mercredi 28 août 2024

L'été fantôme - Elizabeth Holleville.


Louison et sa grande sœur viennent passer les vacances d’été chez leur grand-mère. Mais malgré l’immense jardin de la maison et le soleil éclatant du sud, la cadette s’ennuie, attendant avec impatience l’arrivée de ses grandes cousines. 

Lorsqu’elles arrivent enfin, Louison s’aperçoit que ces dernières ont désormais des préoccupations adolescentes et mieux à faire que jouer avec elle. 

Délaissée, elle reprend ses déambulations solitaires jusqu’au jour où elle fait la rencontre de Lise. Une jeune fille qui n’est autre que le fantôme de sa grand-tante, morte il y a soixante ans dans des circonstances mystérieuses. Restée figée dans cette période de l’enfance que Louison n’est pas pressée de quitter, Lise devient rapidement une confidente. Une amie aux mystérieux pouvoirs…


L’été fantôme est une histoire tout en douceur sur le difficile passage de l’enfance et l’adolescence, dans un cadre estival et familial.


J’ai aimé l’ambiance dans laquelle la bande-dessinée nous plonge, celle des étés de notre enfance, les douces nuits des vacances d’été, les virées à la plage, les sorties avec les cousins/cousines, les premiers émois de l’été. Le récit parvient avec brio à nous plonger dans cette ambiance, ce qui peut amener le lecteur à repenser avec nostalgie aux étés d’antan et comment, nous aussi, avions essayé de nous amuser avec nos cousins ou cousines plus âgés mais que ceux-ci avaient parfois d’autres préoccupations.


Ce cadre familial s’intègre aussi dans une intrigue fantastique à travers la figure du fantôme qui hante un lieu qu’il a autrefois connu. Nous avons Lise, fantôme de la sœur de la grand-mère de Louison, décédée alors qu’elle n’était encore qu’une petite fille. Alors que Louison se sent délaissée par ses cousines qu’elle ne parvient pas toujours à comprendre, maintenant qu’elles sont adolescentes, elle passe de plus en plus de temps avec son étrange amie surnaturelle, bien décidée à ne pas grandir.


Le récit aborde donc le sujet de la famille, du deuil, de l’adolescence, mais aussi de la maladie d’Alzheimer, de la solitude (celle de Louison mais aussi celle de sa grand-mère), des premiers émois amoureux, la recherche de soi alors que l’on se voit grandir ou encore par rapport à son orientation sexuelle et amoureuse. Les thèmes évoqués sont universels et nous parlent et nous émeuvent. Pour autant, j’ai eu l’impression que ces sujets ont été survolés alors qu’ils auraient mérité plus de profondeur, notamment entre la maladie d’Alzheimer de la grand-mère, le passage à l’adolescence, les conflits familiaux, l’homosexualité d’une des filles de la famille… mais aussi notre fantôme ambigu.


Je m’attendais à quelque chose de plus fou concernant le twist de l’histoire ainsi que la relation entre Louison et son fantôme. Je m’étais attendue à quelque chose de plus surprenant mais, au final, après les révélations, ça retombe un peu comme un soufflé. L’histoire de Lise, sa solitude et sa volonté de garder un compagnon avec elle pour l’éternité, ainsi que le drame vécu par la grand-mère ont finalement été peu approfondis, ce que j’ai trouvé dommage car il y avait de quoi faire quelque chose de bien ! Dans le même registre, j’avais trouvé La vie hantée d’Anya et Souvenirs de Marnie bien plus marquants.


Au final, lorsque nous avons atteint la fin du récit, nous ne trouvons pas de conclusion ou de changement profond et c'est dommage.


J’ai également trouvé que la police d’écriture ne rendait pas la lecture facile et que je me suis trompée sur certains mots ou qu’il m’a fallu relire une bulle plusieurs fois pour en comprendre le sens.


Malgré tout, j’ai trouvé intéressant le thème du passage de l’enfance à l’adolescence. J’ai aimé l’ambiance du roman qui nous donne un goût de fin d’été et de nostalgie, et j’ai aimé la relation qui s’est nouée entre Lise et Louison, et la grand-mère m’a beaucoup touché.


En résumé, des points prometteurs et touchants, mais pas assez approfondis à mon goût, avec une fin qui me laisse justement sur ma faim. Ce n’est pas un coup de cœur ni une déception, une lecture sympathique mais sans plus.

dimanche 25 août 2024

Pumpkin Autumn Challenge, édition 2024.

 

C’est le retour de mon rendez-vous préféré de l’automne ! Guimause Terrier, notre bien-aimée mama pumpkin, revient cette année avec une nouvelle édition de son Pumpkin Autumn Challenge qui va nous accompagner pendant ces prochains mois, entre lectures effrayantes, fantastiques ou cozy, et nous préparer doucement à l’automne avec son froid, sa grisai… hem, ses feuilles colorées, ses citrouilles, Halloween…


Le challenge se déroule du 1er septembre au 30 novembre 2024. Le principe reste le même que celui des années précédentes. Pour plus de détails, je vous laisse découvrir la vidéo de Guimause :




Je vous présente sans plus attendre ma PAL.





Vive la reine des citrouilles, de Shea Ernshaw

Sally Skellington est devenue officiellement la nouvelle Reine des Citrouilles après son union avec son véritable amour, Jack. Mais si Sally adore Jack de tout son être de tissu, elle ne peut en dire autant de son nouveau rôle de reine de la ville d’Halloween. Se retrouvant sous le feu des projecteurs et devant faire face à toute sorte de tâches incombant à la reine, elle ne peut s’empêcher de se demander si elle n’a pas échangé une captivité contre une autre, aussi dorée soit-elle.

Mais quand, avec Zéro, elle découvre accidentellement une porte longtemps cachée menant à un ancien royaume appelé la ville des Rêves, elle déclenche sans le savoir une série d’événements sinistres qui mettront en péril son avenir en tant que Reine des Citrouilles et l’avenir de la ville d’Halloween.

Sally parviendra-t-elle à découvrir ce que cela signifie d’être fidèle à elle-même et pourra-t-elle sauver la ville qu’elle a appris à appeler sa maison ? Ou son futur se transformera-t-il en son pire cauchemar ?



L'encyclopédie des peurs, de Benoît Broyart et Ewen Blain

Dans son manoir gothique, Clara Baldamore met le point final à son œuvre, L’Encyclopédie des peurs. Toutes les peurs humaines y sont répertoriées et leurs essences analysées. C’est un grand pas pour la science ! Malheureusement, le chien Raspoutine se jette sur le livre dès que Clara a le dos tourné. Toute une vie de travail est réduite à néant…

Compte tenu de son âge, elle ne pourra jamais rattraper les pertes. À moins… À moins que l’arrivée impromptue de sa petite-fille ne lui offre une solution ? Oui, mais Lili sera-t-elle à la hauteur des épreuves terrifiantes qui l’attendent ? Rapportera-t-elle la précieuse essence de la peur du noir ?





L'Épouvanteur (T.8) Le Destin de l'épouvanteur, de Joseph Delaney

L'épouvanteur, Tom et Alice partent dans le sud de l'Irlande pour fuir la guerre qui ravage le comté. La seule chose qui protège Tom et Alice est la fiole de sang. S'ils s'éloignent de trop ou si la fiole est brisée, ils seront à la merci du diable.

Pendant ce temps, Tom est recruté pour faire face à une alliance maléfique de mages, et prend possession de la Lame de l'Épouvanteur. Une épée avec une face sombre et qui a soif de son propre sang ... C'est la seule arme qui a une chance de battre le Diable en combat. Mais d'abord, Tom a besoin de s'entrainer, et la seule personne qui peut l'aider est Grimalkin, la sorcière assassin. Viendra-t-elle ?



Ceux qui ne meurent jamais, de Dana Grigorcea

Une jeune artiste retourne dans la petite ville de B., au pied des Carpates, où elle avait passé les étés de son enfance sous le régime communiste. Ces temps ne sont plus, mais le présent n'en est pas plus riant : ses anciennes fréquentations sont tous partis à l'Ouest, et l'usine textile abandonnée. Lorsqu'un corps mutilé est découvert dans la crypte familiale, le lien est vite établi avec Vlad l'Empaleur, alias Dracula.

Tandis que les anciens cadres de B. s'affairent pour tirer profit de cette histoire de vampire, la jeune peintre fait des rencontres nocturnes avec le comte en personne.







Mémoires de la forêt (T.2) Les Carnets de Cornelius Renard, de Mickaël Brun-Arnaud et Sanoe

Les festivités d’automne débuteront bientôt à Bellécorce. La forêt prend des airs de fête et tout le monde s’y prépare. Mais, chez Archibald Renard, arrive soudain un visiteur qui risque bien de gâcher les réjouissances : Célestin Loup prétend, documents à l’appui, être le véritable propriétaire de la librairie, qui aurait appartenu à son grand-père.

Expulsé de ce lieu qui est toute sa vie, Archibald doit faire la vérité sur cette histoire. Accompagné de son neveu Bartholomé, il part en quête des carnets que son propre grand-père, Cornélius, désormais incapable de s’exprimer par lui-même, a confié à une mystérieuse société secrète. Et celle-ci semble déterminée à s’assurer que le renard est digne des souvenirs de son ancêtre




Contes des royaumes oubliés (T.6) Le Prince et le Chasseur, de Isabelle Lesteplume

Il était une fois une reine voulant un enfant. Désespérée, elle brave les inderdits pour s'aventurer dans la forêt ensorcelée. Une malédiction s'abat alors sur le royaume, plongé dans un hiver éternel, et un conflit sanglant éclate entre les créatures magiques et les humains. La reine revient de la forêt enceinte, sans vouloir dire à personne ce qui s'y est passé. Elle met au monde un fils à la peau pâle comme la neige, aux cheveux noirs comme l'ébène et aux lèvres rouges comme le sang. Un enfant étrange, inquiétant, terriblement beau... Et pas tout à fait humain.

La reine meurt, puis le roi se remarie et décède à son tour, laissant le trône à une sorcière cruelle. Prête à tout pour se débarrasser de son beau-fils, elle fait appel à Guerre, un impitoyable chasseur décidé à éradiquer les créatures magiques. Mais l'espoir de briser la malédiction pousse le prince et le chasseur à s'allier, malgré leur haine mutuelle, pour s'enfoncer au cœur de la forêt... 




Lightfall, de Tim Probert

Béa, une adolescente un peu anxieuse, vit sur la planète Irpa. 

Confrontée à l'étrange disparition de son grand-père Cochon Sorcier, fabricant de potions et gardien de la flamme éternelle, elle décide de partir à sa recherche. 

Avec l'aide du courageux Cad, un sympathique Galdurien, elle se lance dans une quête pour sauver la planète des ténèbres qui commencent à la recouvrir.





Orgueil et Préjugés, de Jane Austen

Mr et Mrs Bennett ont cinq filles à marier. À l’arrivée d’un nouveau et riche voisin, la famille espère que l’une d’entre elles pourra lui plaire… 

Au-delà des aventures sentimentales des cinq filles Bennett, Jane Austen dépeint les rigidités de la société anglaise au tournant du XIXe siècle. 

Le comportement et les réflexions d’Elizabeth Bennett, son personnage principal, révèlent les problèmes auxquels sont confrontées les femmes de la gentry campagnarde pour s’assurer sécurité financière et statut social : la solution passe en effet par le mariage.








Du thé pour les fantômes, de Chris Vuklisevic

Agonie est sorcière. Félicité, passeuse de fantômes.

Le silence dure depuis trente ans entre ces deux filles de berger, jusqu'au jour où la mort brutale de leur mère les réunit malgré elles. Pour recueillir ses derniers mots, elles doivent retrouver son spectre, retracer ensemble le passé de cette femme qui a aimé l'une et rejeté l'autre. Mais le fantôme de leur mère reste introuvable, et les témoins de sa vie, morts ou vivants, en dessinent un portrait étrange, voire contradictoire.

Que voulait-elle révéler avant de mourir ?

Qui était vraiment cette femme fragmentée, multiple ?

Leur quête de vérité emmènera les sœurs des ruelles de Nice au désert d'Almeria, de la vallée des Merveilles aux villages abandonnés de Provence, et dans les profondeurs des silences familiaux.


Le Baron Hanté, de Joseph Sheridan Le Fanu

« Je n'ai jamais vu site plus original et plus beau que cette ravissante petite ville de Golden Friars. Elle se dresse sur le rivage de son lac, dominée par un amphithéâtre de montagnes toutes gercées de ravines et couleur de pourpre opulente. »

Certes, tel et bien l'aspect que Golden Friars présente, au premier abord, au visiteur. Mais au bord du lac se dresse le sinistre château des Mardykes et le légende qui se rattache au lac n'est guère plus engageante. on raconte que la jeune et jolie, mais malheureuse, Mary Feltram y aurait été noyée, en même temps que son petit enfant et que, en certaines fins d'après-midi, des pêcheurs l'ont vue, dans le soleil couchant, élever son buste hors du lac, dressant son enfant à bout de bras au-dessus de sa tête. 

Aussi, lorsque le hobereau du village, sir Bale Marykes, ruiné, revient, bien à contrecœur, habiter son château, il évite soigneusement de s'aventurer sur le lac. Car il craint la vengeance du fantôme de Mary dont un Mardykes semble avoir été le bourreau. Il faudra que Philp Feltram, le dernier descendant de Mary, lui fournisse la "chance" d'un étrange pacte par lequel redevenir riche, pour qu'il ose la traversée du lac maudit... Mais l'or, lui aussi , est maudit...



Angels & Man, de Rafael Nicolàs

A Queer Retelling of the Watcher's Flood

The angel Azazel is miserable in Heaven. In the aftermath of Satan's fall, the angels live in the reconstructed ruins of an old utopia, oppressive and paranoid of any new rebellion.

The angel Samyaza is content in Heaven, but he longs for the eternal city's former glory. Watching the feeble humans below, wallowing in sin for centuries after Adam and Eve, he sees opportunity to earn back the Lord's favor.

On Earth, the Watcher angels arrive to lecture on God's love, but the love of a human soon begins to seem much warmer.



Le Seigneur des Anneaux (T.1) La Communauté de l'Anneau, de J. R. R. Tolkien

Dans les vertes prairies de la Comté, les Hobbits, ou Semi-hommes, vivaient en paix...

Jusqu'au jour fatal où l'un d'entre eux, au cours de ses voyages, entra en possession de l'Anneau Unique aux immenses pouvoirs. Pour le reconquérir, Sauron, le seigneur ténébreux, va déchaîner toutes les forces du Mal... 

Frodon, le Porteur de l'Anneau, Gandalf, le magicien, et leurs intrépides compagnons réussiront-ils à écarter la menace qui pèse sur la Terre du Milieu ?







C'est tout pour la PAL.

Bon challenge à toutes et à tous !

mercredi 21 août 2024

Les tribulations de Lady Eleanor Grant (T.1) La première reine - Julie James.

1910. Après des années d'un mariage désastreux, Lady Eleanor Grant est enfin libre de mener sa vie comme elle l'entend. Grande amatrice d'égyptologie, elle décide de se rendre dans ce pays qu'elle a si souvent fantasmé, l'Egypte. Là-bas, elle va faire la connaissance de Karl Schaffenberg, un éminent professeur allemand. 

A eux deux, ils décryptent de vieux parchemins, trouvés dans la tombe d'un Grand Prêtre, qui leur révèlent une fantastique découverte : une nouvelle reine égyptienne, Nitetis, inconnue jusqu'alors, vient complètement bouleverser l'ordre dynastique. Lors de cette enquête, Eleanor est amenée à recroiser la route du brillant gallois, Warren Crowley.

Intrigué, ce dernier se laisse entraîner par cette étrange aventure, et se révèle être un précieux allié, pour suivre les traces de cette reine oubliée. Mais pourquoi n'a-t-on jamais entendu parler de cette Nitetis ? Qu'a-t-elle donc fait pour subir la Damnatio Memoriae ? Parfois, certains secrets bien gardés devraient le rester.


Ce roman se présente comme un petit (façon de parler) concentré d’action, d’égyptologie, de romance et de mystère, ce qui en fait une lecture plutôt sympathique pour l’été.


Avec son intrigue et son rythme, le roman n’est pas sans rappeler les films La Momie et Indiana Jones dont il se présente comme un mélange intéressant entre ces deux œuvres intemporelles. Le roman est dynamique. Il y a beaucoup d’actions, de dangers, et de péripéties, si bien qu’on ne s’ennuie pas et que le rythme n’est jamais lent. Malgré tout, j’ai fini par trouver ce roman long, surtout vers la fin où les actions et péripéties s’enchaînaient encore, malgré le fait que le plus gros de l’intrigue soit passée. Après l’affaire autour de la momie résolue, je m’attendais à un temps de pause, une retombée plus calme pour que l’intrigue se termine en douceur, mais les ennuis ont continué à poursuivre nos protagonistes… peut-être un peu trop à mon goût car je n’en voyais pas la fin. J’ai fini par avoir cette impression qu’il se passait beaucoup trop de choses, alors que le roman aurait peut-être bénéficié d’un peu plus de temps morts.


Pour continuer un peu sur les éléments à m’avoir chagriné, j’ai trouvé quelques fautes dans le texte et notamment une phrase qui semblait manquer dans un chapitre (je ne sais plus lequel) car il y avait une phrase qui n’avait aucun sens. J’ai également trouvé l’héroïne un peu Mary Sue-ish dans le sens où elle ne semble avoir aucun défaut, ou alors ses défauts ne sont pas présentés comme tel. Toutefois, elle reste une héroïne plaisante à suivre, et très débrouillarde, qui a été élevée en dehors des règles de bienséance de l'époque : elle sait aussi bien tirer qu'un homme (sa mère faisant partie d'une famille d'armuriers) et elle a été formée aux affaires. Puis sa passion et son enthousiasme pour l'Egypte antique sont amusants et compréhensifs.



J’ai aussi trouvé quelques passages assez discutables ou que j’ai moyennement apprécié, comme le méchant qui est méchant parce qu’il est misogyne, ou encore…


[SPOILER] Le roman a une vision très coloniale de l'égyptologie. Un personnage accuse l'héroïne de vouloir s'approprier les trésors de son pays mais l'héroïne se dit que c’est plutôt heureux que les Européens étaient là pour mettre au jour les trésors antiques, parce que les Égyptiens ne s'y intéressent pas et de toute façon il n'y a pas beaucoup d'égyptologues égyptiens. Et puis, si les Européens ne s’y étaient pas intéressés, une bonne partie de l’histoire antique égyptienne serait encore sous le sable à ce jour et les Européens, même s'il y a de méchants pilleurs, ont fait les fouilles par passion et montrer aux Égyptiens combien leur passé est fascinant à leurs yeux.


Je ne pense pas que ce soit l’opinion personnelle de l’auteure, et je veux bien placer ça dans son contexte historique car de nombreux Européens pensaient ainsi à l’époque, et pour le coup c’est réaliste. Je pense que, dans un roman se situant à notre époque moderne, ce discours aurait beaucoup moins passé. Je peux donc excuser cela en replaçant dans son contexte, mais il n’empêche que j’avais tiqué à ce passage. [/SPOILER]


Pour continuer sur des points plus positifs, j’ai énormément apprécié les illustrations qui accompagnent le récit, c’était une petite touche très agréable, d’autant que les illustrations sont superbes ! J’ai également beaucoup aimé notre trio de personnage, entre notre passionnée Eleanor, l’érudit Karl Schaffenberg qui est tout aussi passionné qu’Eleanor et l’un des rares hommes à la considérer comme son égale (ils ont d’ailleurs une relation très douce, basée sur le respect et l’affection mutuelle qu’ils se portent), et ce séducteur invétéré de Warren Crowley, qui aurait pu facilement tomber dans le cliché du dom Juan beau parleur et sans scrupule mais l’auteure a su lui insuffler assez d’âme et de mystère pour qu’il ne soit pas entièrement stéréotypé et qu’il soit un brin attachant, et ses échanges avec Eleanor sont savoureux, mine de rien.


J’ai beaucoup aimé que le roman ne saute pas directement dans le vif du sujet mais prenne le temps de s’installer, sans que ce soit long ou monotone. L’auteure prend le temps de nous présenter son héroïne, le début de son mariage désastreux et comment elle a réussi à s’émanciper et à s’intéresser à l’égyptologie, puis ses premiers contacts avec Crowley. J’ai beaucoup aimé cette initiative, même si je dois avouer que j’attendais avec impatience toute la partie qui se déroule en Égypte : le voyage en Égypte, le long du Nil, puis le début des fouilles, la découverte du tombeau puis de la momie. J’ai aussi aimé découvrir en parallèle l’histoire de Nitetis, princesse puis reine d’Égypte, et ce qu’il s'est passé pour qu'elle soit condamnée à être oubliée et effacée de l'Histoire, et comment elle se présente comme une figure tragique dont le vécu ne peut que nous émouvoir et nous révolter. J’ai aimé ce mélange entre histoire et fantastique, ce qui n’était pas sans rappeler La Momie, un film que j’aime énormément.


Bon, avouons-le, c’est bourré de clichés sur l’Égypte antique [spoiler] les pièges dans le tombeau, la momie vengeresse, des tierces personnes voulant empêcher nos héros de mener leur fouille à bien et cela pour leur propre profit [/spoiler], mais comme je suis friande de ces clichés, je laisse passer, d’autant que je me suis vraiment laissée bercer par les descriptions précises et imagées qui m’ont fait voyager en Égypte et qui m’ont donné l’impression de fouler le sable du désert et remonter le Nil en bateau.


Malgré les aspects négatifs que j’ai pu relever, c’est un bon roman dans son ensemble. C’est très féministe, rythmé, avec une écriture fluide et agréable et une intrigue qui tient la route. Le récit est plutôt bien dosé : si la romance est bien présente, elle ne met pas l'intrigue au second plan et fait la part belle à l'aventure. 


En bref une lecture qui ne sera pas un coup de cœur mais dont je lirai peut être la suite, d’autant que l’intrigue se déroule en grande partie sur le Titanic (je suis si faible…) 


Eleanor eut le souffle coupé devant la magnificence de ce qu'elle avait devant les yeux. D'immenses colonnes, certaines entières, d'autres fauchées par le temps, se dressaient devant eux, formant une allée qui les invitait à venir explorer plus avant les lieux. Au pied des colonnes, l'on pouvait voir des statues de béliers qui paraissaient presque ridiculement petites. De hauts murs, un peu plus loin, laissaient voir que Karnak recelait encore d'autres trésors antiques. Ça et là, des palmiers amenaient un peu de verdure et de couleur. Sur la droite se trouvait ce qui restait du temple de Séthi II.

(...) Oublieuse de tout, Eleanor s'approcha du socle d'une statue de bélier, et le toucha avec révérence. En fermant les yeux, elle pouvait presque ressentir la foi que portait cet endroit il y a si longtemps, voir les couleurs qui ornaient les colonnes, les murs, entendre les chants et la musique s'élever dans le ciel d'un bleu pur.

(...) Eleanor avait presque les larmes aux yeux. Les descriptions qu'elle en avait lues, les gravures et photographies qu'elle avait vues, tout cela ne valaient rien face à la réalité, et l'ambiance qu'elle pouvait presque palper ici.

lundi 5 août 2024

Colocataires à leur manière - Tsunami Minatsuki et As Futatsuya.

Auteur d'histoires policières, Subaru Mikazuki se distingue par sa nature introvertie et misanthrope. En effet, considérant les gens comme une source de nuisance dans son processus d'imagination et de création, il fait tout pour éviter de sortir de chez lui et d'avoir des contacts humains.

Un jour, il tombe sur un chat errant qui déclenche un éclair d'inspiration pour le nouveau roman qu'il doit écrire. Il décide alors de l'adopter et de l'appeler Haru. C'est en observant son comportement énigmatique qu'il développe petit à petit l'intrigue de son histoire.


Ces deux personnages attachants nous partagent le bonheur de leur nouvelle vie à deux, chacun à travers leur point de vue !


Après Le chat qui rendait l’homme heureux et Félins pour l’autre, ce dont j’avais besoin était un autre manga sur les chats !



Colocataires à leur manière s’est rapidement révélé être une découverte très sympa qui donne lieu à une relation très attendrissante entre nos deux protagonistes. Subaru est un auteur à succès misanthrope et introverti. Moins, il sort de chez lui, mieux il se porte. La foule l’angoisse, il ne sait comment agir avec les gens, sortir pour faire les courses est une corvée, et il ne se sent à l’aise que dans ses livres chéris et la sécurité de sa maison. Haru est un chat errant, qui doit se battre chaque jour pour survivre dans la rue, et qui est méfiante envers les humains car elle ne sait qui sont les humains attentionnés avec les animaux des rues et ceux qui les chassent.



C’est presque spontanément que Subaru emmène Haru chez lui mais la cohabitation est loin d’être facile. Subaru n’a jamais eu d’animal de compagnie et il ne sait pas comment s’en occuper correctement et encore moins déchiffrer le comportement souvent énigmatique des chats, et surtout de Haru. Celle-ci est méfiante envers cet humain qu’elle a du mal à comprendre, et elle a bien du mal à lui faire comprendre ce qu’elle attend de lui. Toutefois, Haru se laisse adopter et décide de prendre soin à sa manière de cet étrange humain qui oublie souvent de se nourrir ou de dormir quand il est plongé dans l’écriture.



J’ai beaucoup aimé que le manga alterne entre le point de vue de Subaru et celui d’Haru, nous offrant les mêmes scènes de leur point de vue, ce qui nous offre des situations cocasses mais tout en émotion, et qui nous permet de mieux comprendre le comportement de l’un comme de l’autre. Je prends également plaisir à voir la lente évolution de leur relation. L’ouverture à l’autre n’est pas toujours facile, ils ont bien du mal à se comprendre. Subaru doit apprendre à s’occuper correctement d’un chat, à s’ouvrir peu à peu au monde qui l’entoure, à accepter le contact et l’aide des gens de son entourage, mais aussi apprendre à mieux s’occuper de lui-même (se rappeler de se nourrir, de faire les courses, de se reposer) et Haru apprend petit à petit à faire confiance à cet étrange humain qui l’a adopté, malgré sa peur de l’abandonnement, à découvrir ce que cela fait d’être aimée par un humain, et qui décide de prendre soin de lui tout comme il prend soin d’elle.



Si les mangas sur les chats n’a rien d’original et tendent même à se multiplier, ce manga aura fait mouche chez moi de par la relation touchante qui se noue petit à petit entre les deux personnages, le développement auprès de ceux-ci, mais aussi parce que, introvertie moi-même, je me suis reconnue plusieurs fois en Subaru. Si j’ai aimé le voir s’ouvrir peu à peu au monde qui l’entoure, je dois cependant avoué avoir été parfois agacée par ces gens qui squattaient chez lui en grand nombre, le poussant hors de sa zone de confort, alors que l’ouverture au monde a su se faire de façon plus douce et progressive à travers d’autres personnes. J’ai notamment beaucoup aimé la jeune employée de la boutique pour animaux, et j’avoue que l’éditeur de Subaru me fait souvent rire dans ses réactions souvent exagérées et son amour inconditionnel des chats.



Ce manga s’est révélé être une série très mignonne et douce qui nous fait passer un bon moment mais qui a aussi plus de profondeur qu'il y paraît et ne fait que s'étoffer au fil des tomes. Malgré quelques sujets difficiles évoqués (le deuil, la peur d’être abandonné, le quotidien des animaux errants, etc), c’est tout doux et ça réchauffe le cœur, et ça montre bien l’importance des animaux de compagnie dans notre vie et comment ils améliorent notre quotidien. Une jolie découverte !