Intrigué, ce dernier se laisse entraîner par cette étrange aventure, et se révèle être un précieux allié, pour suivre les traces de cette reine oubliée. Mais pourquoi n'a-t-on jamais entendu parler de cette Nitetis ? Qu'a-t-elle donc fait pour subir la Damnatio Memoriae ? Parfois, certains secrets bien gardés devraient le rester.
Ce roman se présente comme un petit (façon de parler) concentré d’action, d’égyptologie, de romance et de mystère, ce qui en fait une lecture plutôt sympathique pour l’été.
Avec son intrigue et son rythme, le roman n’est pas sans rappeler les films La Momie et Indiana Jones dont il se présente comme un mélange intéressant entre ces deux œuvres intemporelles. Le roman est dynamique. Il y a beaucoup d’actions, de dangers, et de péripéties, si bien qu’on ne s’ennuie pas et que le rythme n’est jamais lent. Malgré tout, j’ai fini par trouver ce roman long, surtout vers la fin où les actions et péripéties s’enchaînaient encore, malgré le fait que le plus gros de l’intrigue soit passée. Après l’affaire autour de la momie résolue, je m’attendais à un temps de pause, une retombée plus calme pour que l’intrigue se termine en douceur, mais les ennuis ont continué à poursuivre nos protagonistes… peut-être un peu trop à mon goût car je n’en voyais pas la fin. J’ai fini par avoir cette impression qu’il se passait beaucoup trop de choses, alors que le roman aurait peut-être bénéficié d’un peu plus de temps morts.
Pour continuer un peu sur les éléments à m’avoir chagriné, j’ai trouvé quelques fautes dans le texte et notamment une phrase qui semblait manquer dans un chapitre (je ne sais plus lequel) car il y avait une phrase qui n’avait aucun sens. J’ai également trouvé l’héroïne un peu Mary Sue-ish dans le sens où elle ne semble avoir aucun défaut, ou alors ses défauts ne sont pas présentés comme tel. Toutefois, elle reste une héroïne plaisante à suivre, et très débrouillarde, qui a été élevée en dehors des règles de bienséance de l'époque : elle sait aussi bien tirer qu'un homme (sa mère faisant partie d'une famille d'armuriers) et elle a été formée aux affaires. Puis sa passion et son enthousiasme pour l'Egypte antique sont amusants et compréhensifs.
J’ai aussi trouvé quelques passages assez discutables ou que j’ai moyennement apprécié, comme le méchant qui est méchant parce qu’il est misogyne, ou encore…
[SPOILER] Le roman a une vision très coloniale de l'égyptologie. Un personnage accuse l'héroïne de vouloir s'approprier les trésors de son pays mais l'héroïne se dit que c’est plutôt heureux que les Européens étaient là pour mettre au jour les trésors antiques, parce que les Égyptiens ne s'y intéressent pas et de toute façon il n'y a pas beaucoup d'égyptologues égyptiens. Et puis, si les Européens ne s’y étaient pas intéressés, une bonne partie de l’histoire antique égyptienne serait encore sous le sable à ce jour et les Européens, même s'il y a de méchants pilleurs, ont fait les fouilles par passion et montrer aux Égyptiens combien leur passé est fascinant à leurs yeux.
Je ne pense pas que ce soit l’opinion personnelle de l’auteure, et je veux bien placer ça dans son contexte historique car de nombreux Européens pensaient ainsi à l’époque, et pour le coup c’est réaliste. Je pense que, dans un roman se situant à notre époque moderne, ce discours aurait beaucoup moins passé. Je peux donc excuser cela en replaçant dans son contexte, mais il n’empêche que j’avais tiqué à ce passage. [/SPOILER]
Pour continuer sur des points plus positifs, j’ai énormément apprécié les illustrations qui accompagnent le récit, c’était une petite touche très agréable, d’autant que les illustrations sont superbes ! J’ai également beaucoup aimé notre trio de personnage, entre notre passionnée Eleanor, l’érudit Karl Schaffenberg qui est tout aussi passionné qu’Eleanor et l’un des rares hommes à la considérer comme son égale (ils ont d’ailleurs une relation très douce, basée sur le respect et l’affection mutuelle qu’ils se portent), et ce séducteur invétéré de Warren Crowley, qui aurait pu facilement tomber dans le cliché du dom Juan beau parleur et sans scrupule mais l’auteure a su lui insuffler assez d’âme et de mystère pour qu’il ne soit pas entièrement stéréotypé et qu’il soit un brin attachant, et ses échanges avec Eleanor sont savoureux, mine de rien.
Bon, avouons-le, c’est bourré de clichés sur l’Égypte antique [spoiler] les pièges dans le tombeau, la momie vengeresse, des tierces personnes voulant empêcher nos héros de mener leur fouille à bien et cela pour leur propre profit [/spoiler], mais comme je suis friande de ces clichés, je laisse passer, d’autant que je me suis vraiment laissée bercer par les descriptions précises et imagées qui m’ont fait voyager en Égypte et qui m’ont donné l’impression de fouler le sable du désert et remonter le Nil en bateau.
Malgré les aspects négatifs que j’ai pu relever, c’est un bon roman dans son ensemble. C’est très féministe, rythmé, avec une écriture fluide et agréable et une intrigue qui tient la route. Le récit est plutôt bien dosé : si la romance est bien présente, elle ne met pas l'intrigue au second plan et fait la part belle à l'aventure.
En bref une lecture qui ne sera pas un coup de cœur mais dont je lirai peut être la suite, d’autant que l’intrigue se déroule en grande partie sur le Titanic (je suis si faible…)
Eleanor eut le souffle coupé devant la magnificence de ce qu'elle avait devant les yeux. D'immenses colonnes, certaines entières, d'autres fauchées par le temps, se dressaient devant eux, formant une allée qui les invitait à venir explorer plus avant les lieux. Au pied des colonnes, l'on pouvait voir des statues de béliers qui paraissaient presque ridiculement petites. De hauts murs, un peu plus loin, laissaient voir que Karnak recelait encore d'autres trésors antiques. Ça et là, des palmiers amenaient un peu de verdure et de couleur. Sur la droite se trouvait ce qui restait du temple de Séthi II.
(...) Oublieuse de tout, Eleanor s'approcha du socle d'une statue de bélier, et le toucha avec révérence. En fermant les yeux, elle pouvait presque ressentir la foi que portait cet endroit il y a si longtemps, voir les couleurs qui ornaient les colonnes, les murs, entendre les chants et la musique s'élever dans le ciel d'un bleu pur.
(...) Eleanor avait presque les larmes aux yeux. Les descriptions qu'elle en avait lues, les gravures et photographies qu'elle avait vues, tout cela ne valaient rien face à la réalité, et l'ambiance qu'elle pouvait presque palper ici.
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