vendredi 27 septembre 2024

Vive la reine des citrouilles - Shea Ernshaw.


Sally Skellington est devenue officiellement la nouvelle Reine des Citrouilles après son union avec son véritable amour, Jack. Mais si Sally adore Jack de tout son être de tissu, elle ne peut en dire autant de son nouveau rôle de reine de la ville d’Halloween. Se retrouvant sous le feu des projecteurs et devant faire face à toute sorte de tâches incombant à la reine, elle ne peut s’empêcher de se demander si elle n’a pas échangé une captivité contre une autre, aussi dorée soit-elle.

Mais quand, avec Zéro, elle découvre accidentellement une porte longtemps cachée menant à un ancien royaume appelé la ville des Rêves, elle déclenche sans le savoir une série d’événements sinistres qui mettront en péril son avenir en tant que Reine des Citrouilles et l’avenir de la ville d’Halloween.

Sally parviendra-t-elle à découvrir ce que cela signifie d’être fidèle à elle-même et pourra-t-elle sauver la ville qu’elle a appris à appeler sa maison ? Ou son futur se transformera-t-il en son pire cauchemar ?


Shea Ernshaw, que j’ai eu l’occasion de découvrir à travers son roman The Wicked Deep, a imaginé ici une suite au film d’animation L’étrange Noël de Monsieur Jack, qui s’est imposé comme un classique, surtout en période d’automne/Halloween. Cette suite met à l’honneur Sally qui a épousé le squelette de ses rêves, Jack Skellington, auprès de qui elle coulera des jours heureux à Halloweentown. Du moins le croit-elle. En épousant Jack, elle ne s’attendait pas à endosser le rôle et les responsabilité de reine des citrouilles, et de devenir soudainement le centre de l’attention. Cette couronne se révèle très vite lourde à porter. Alors qu’elle cherchait momentanément à fuir ses responsabilités, Sally découvre une mystérieuse porte dans la forêt. Sans le savoir, elle va délivrer une ancienne créature qui ne va pas tarder à s’en prendre aux mondes des différentes fêtes…


J’ai replongé avec beaucoup de plaisir dans la ville d’Halloween, aux côtés de Jack et des autres habitants. J’ai également beaucoup aimé découvrir les villes des autres fêtes avec sa propre ambiance, ses habitants et ses coutumes, comme la ville de la Saint Valentin, la ville des rêves, la ville de la Saint Patrick, de Thanksgiving. Cela étoffe un peu plus l’univers de L’étrange Noël de Monsieur Jack et me permet d’assouvir ma curiosité chaque fois que le roman nous fait découvrir ces différents petits mondes. Certains, comme la ville de la Saint Valentin ou la ville des rêves, sont très bien décrits, ce qui nous permet de mieux voyager avec Sally.


J’ai beaucoup aimé l’antagoniste du roman qui fait un méchant tout à fait acceptable et effrayant, et qui nous offre des scènes avec du suspense et de la tension, et que Sally doit échapper à tout prix et qui doit en apprendre plus sur lui, ses origines, pour espérer découvrir comment le vaincre, car elle se retrouve seule dans cette ambitieuse entreprise. C’était aussi intéressant de découvrir les origines de Sally [spoiler] bien qu’elle pardonne trop vite à ses parents le sale coup qu’ils lui ont fait, même s’ils pensaient agir pour son bien… ou alors, je suis peut-être trop rancunière [/spoiler] et de suivre les événements du roman aux côtés de Sally qui est un protagoniste agréable la plupart du temps.


J’ai, en effet, eu un peu de mal à reconnaître Sally qui, je trouve, s’apitoie un peu trop sur son sort dans ce roman. Elle se lamente souvent, ressasse souvent sa tristesse et ses émotions, elle est plus dans la passivité que dans l’action pendant une bonne partie du roman, ce qui ne lui ressemble pas. Bien-sûr, ses états d’âme peuvent être compréhensibles car elle passe de servante à reine des citrouilles, mais là aussi, ça a cloché.


D’où « reine des citrouilles » est si formel que ça ? Oui, Jack est le roi des citrouilles dans le film, et en tant que tel, il s’occupe d’Halloween et des préparatifs liés à cette fête, mais il est davantage considéré comme une célébrité que comme un monarque. Roi des citrouilles est plus un titre honorifique qu’un véritable rôle. Jack n’a pas tant de pouvoirs que ça. Personne n’agit en tant que serviteur avec lui et personne souhaite le voir porter une couronne et s’habiller en roi, alors que c’est ce que les habitants d’Halloween réagissent et exigent de Sally dans ce roman. Ainsi, Sally se retrouve projetée dans cette royauté qui n’existe pas dans le film.


[spoiler] Donc, Sally découvre bien vite qu’elle n’aime pas porter ce titre de reine des citrouilles et les responsabilités qui vont avec. Elle n’aime pas être au centre de l’attention, elle se dérobe quand on veut la coiffer, l’habiller, etc. Elle s’enfuie donc pour prendre l’air, découvre une porte étrange dans la forêt qu’elle ouvre puis referme mal, laissant s’échapper notre méchant sans qu’elle ne s’en aperçoive. Quand elle revient dans la ville d’Halloween, elle voit tout le monde endormi et une montagne de sable partout. Madame pense que c’est une blague d’Am, Stram et Gram, bien que ceux-ci sont également endormis, et Sally... se sent soulagée par ce merveilleux calme, elle est aux anges. Oh bien-sûr, elle trouve cela étrange, que tout le monde soit endormi en même temps, parfois même en pleine rue, et qu’il est d’autant plus étrange qu’elle ne puisse pas les réveiller, mais Sally ne s’affole pas tant que ça. Elle profite du calme ambiant, elle se promène, profite du bonheur de faire ce qu’elle veut sans être observée, elle bénit ce calme. Et c’est là que je me dis « … mais t’es conne ou quoi ? ». Sally n’agit vraiment pas de façon logique ou raisonnée [/spoiler]


Lorsque Sally accepte son rôle de reine des citrouilles, elle le fait suite à un événements des plus… inattendus, voire même étrange [spoiler] Elle rencontre la reine Élisabeth II, endormie par le marchand de sable, et la contempler suffit à Sally pour comprendre qu’elle peut être femme et reine, rester elle-même et régner. Alors certes, le passage qui décrit Élisabeth II est bien écrit, c’est touchant et j’ai été sensible à ce passage car j’admirais aussi cette grande dame mais, je suis désolée, une telle scène n’avait rien à faire dans un roman sur L’étrange Noël de Monsieur Jack. Quitte à faire un parallèle, l’auteure aurait pu choisir la mère Noël, considérée comme la reine de Noël, pour que Sally voit qu’elle peut rester fidèle à elle-même et être reine, être femme et épouse tout en étant reine. Ça me paraît bizarre que Sally se compare à Élisabeth II. La scène est bien écrite mais ça ne colle pas avec l'univers et ça détonne même de l’univers du roman et du film dont il s’inspire [/spoiler], mais ce n’est qu’une opinion purement personnelle.


J’ai également trouvé que l’auteure faisait un usage immodéré de l’italique mais aussi le fait qu’elle nous rappelle, quasiment toutes les pages, que Sally est une poupée de chiffon. Oui, merci, j’avais vraiment besoin que l’auteure nous le rappelle régulièrement, j’aurais pu croire que Sally était un squelette, une sorcière ou une créature du marais !


Pour autant, malgré les défauts que je lui ai trouvé, ça n’en fait pas pour autant une histoire désagréable à suivre, et l’auteure s’en sort plutôt bien avec l’univers du film. Il y a de très bons aspects dans ce roman, notamment l’intrigue, son antagoniste, la découverte des autres villes festives. Simplement, je pense que l’auteure aurait pu aller plus loin pour retranscrire le côté farfelu et spooky du film et affirmer davantage le caractère de Sally. J’ai quand même passé un bon moment de lecture et j’ai été facilement transportée par l’histoire et je pense que, sans tous ces points noirs que j’ai relevé, ce roman aurait pu facilement être un coup de cœur. 


Il me traque dans les ombres et les recoins, essayant de me débusquer en fredonnant sa berceuse mélancolique. Il perçoit rapidement la présence d'une personne en ville, quelqu'un qui est encore debout et qu'il n'a pas encore trouvé - moi. Tout comme le Perce Oreille sait quand un enfant a été sage ou méchant, ou que Jack devine qui a peur des araignées venimeuses ou des loups-garous hurlant à la lune, le Marchand de Sable pressent lorsque quelqu'un s'est pas endormi.

vendredi 20 septembre 2024

Du thé pour les fantômes - Chris Vuklisevic.


Agonie est sorcière. Félicité, passeuse de fantômes.

Le silence dure depuis trente ans entre ces deux filles de berger, jusqu'au jour où la mort brutale de leur mère les réunit malgré elles.

Pour recueillir ses derniers mots, elles doivent retrouver son spectre, retracer ensemble le passé de cette femme qui a aimé l'une et rejeté l'autre.

Mais le fantôme de leur mère reste introuvable, et les témoins de sa vie, morts ou vivants, en dessinent un portrait étrange, voire contradictoire. Que voulait-elle révéler avant de mourir ? Qui était vraiment cette femme fragmentée, multiple ?

Leur quête de vérité emmènera les sœurs des ruelles de Nice au désert d'Almeria, de la vallée des Merveilles aux villages abandonnés de Provence, et dans les profondeurs des silences familiaux.


Après avoir vu ce livre dans de nombreuses PAL lors du Pumpkin Autumn Challenge depuis l’an dernier, j’étais vouée à être piquée de curiosité. La jolie couverture et le résumé, qui promettait un récit bien intéressant, ont achevé de me convaincre de l’ajouter à ma PAL.



Ce que j’en retiens, au final, c’est que ce roman n’a vraiment pas été ma tasse de thé. De la magie, il y en a, des fantômes aussi, mais je n’ai pas été ensorcelée par ma lecture et je n’ai pas été sensible à l’esprit de ce récit. Je dirais même, après avoir lu tous les avis élogieux, que je suis passée à cô-thé.



Pourtant, qu’est-ce que je suis déçue de ne pas avoir aimé ! Ce roman avait tous les ingrédients pour me plaire, mais la lecture a été bien laborieuse alors que j’aurais souhaité être emportée par l’histoire comme la majorité des lecteurs et lectrices. Au fil de ma lecture, il m’est devenu évident que c’était le genre de récit « ça passe ou ça casse », et ce qu’on peut dire, c’est que la tisane n’est pas passée chez moi. J’ai trouvé le récit très alambiqué. Je n’ai pas du tout été sensible à la plume de l’auteure et je n’ai pas accroché aux constructions narratives. D’un côté, nous avons une construction avec des phrases et des paragraphes, de l’autre ça devient une construction comme on en retrouve dans les livres de poésie.



Le ton se veut poétique et mystique mais je ne l’ai trouvé que froid et distant. L’histoire nous est racontée par un narrateur extérieur, et cela donne un côté impersonnel et distant, et les touches d’humour de ce narrateur dont on ne sait rien ne m’ont pas décroché le moindre sourire et m’ont plutôt sorti du récit, d’autant plus qu’il s’adresse à nous comme si on se connaissait et je n’ai pas accroché à la familiarité de son approche, même si le narrateur se veut comme quelqu’un d’amical qui souhaite nous raconter une histoire hors du commun tout en jouant les guides pour les pauvres touristes que nous sommes, car le roman se veut aussi comme une ode au sud de la France et plus particulièrement la ville de Nice, mais qui nous offre plutôt une version clichée de la Provence.



La narration et le style ont donc été un gros bémol pour moi. S’y ajoutent des personnages froids et apathiques. Je ne les ai pas du tout trouvé attachants. Il n’y a peut-être qu’Egonia alias Agonie, sorcière de son état et la cadette mal aimée et rejetée, pour qui j’ai eu un peu d’empathie, et Vera la sorcière espagnole qui m’a semblé un brin attachante. Concernant la mère, Carmine, je ne l’ai pas du tout trouvé attachante. Concernant Félicité, je n’ai ni amour ni haine pour elle. Elle a le mérite de se rattraper un peu concernant son attitude avec sa sœur, et le lien des deux sœurs pendant leur jeunesse était plutôt attachant, contrairement à leur mère qui n’a aucun point rédempteur pour moi.



Concernant le plot twist autour de Carmine, l’auteure aura réussi à me surprendre mais pas à m’émouvoir car Carmine reste pour moi le personnage le plus apathique du roman. Si son vécu et les tragédies de sa vie peuvent expliquer ce qu’elle est devenue et son attitude envers ses filles, cela ne justifie en rien son comportement inacceptable et ne la rend pas plus sympathique à mes yeux. Même si je doute que l’auteure cherchait à excuser son attitude mais plutôt nous dévoiler comment son passé et les tragédies ont fait d’elle ce qu’elle est devenue, je ne suis pas parvenue à ressentir la moindre empathie pour elle. Je reste surtout indignée de la maltraitance et la négligence qu’elle a infligé à sa cadette et sa façon de glorifier son aînée.



Les longueurs qui parsèment la lecture ont également été un frein pour moi. L’intrigue met du temps à démarrer et j’ai eu assez de mal à me retrouver dans les différents événements entre passé et présent car j’ai trouvé la façon de voyager entre les époques assez brouillon. On se retrouvait propulsés dans le passé, puis dans le présent, à suivre chacune des sœurs pour passer ensuite à leur mère, Carmine. C'est tout à fait déstabilisant.



Passons tout de même aux points positifs car il y en a (si, si). J’ai plutôt bien aimé l’empreinte de mystère et de magie du récit. J’ai aimé qu’il s’agisse d’une famille qui baigne dans le surnaturel, entre la mère qui déclenche foudre et tempête, l’aînée qui peut voir et parler aux fantômes et qui se sert de ses thés pour faire parler les fantômes et délier certaines vérités, et la cadette sorcière qui laisse échapper des papillons noirs à chaque fois qu’elle parle et qui voit pourrir ou se dégrader chaque chose qu’elle touche et comment elle a appris à vivre avec ses pouvoirs et les accepter. J’ai aimé le lien que les deux sœurs ont partagé quand elles étaient petites, avec Félicité qui jouait avec Egonia en l’absence de leur mère. J’ai trouvé intéressant la partie autour des différents thés et leur pouvoir, les différents fantômes que l’on rencontre dans le récit. Je reconnais aussi que le récit présente une certaine originalité.



Mais, de façon générale, ce roman est une déception, ce qui est dommage car j’aurais tellement voulu faire partie des lecteurs qui ont adoré ce récit. Les gros bémols ont été les longueurs, la narration et le style d’écriture, je n’ai pas non plus réussi à m’attacher aux personnages. Tout cela a donné lieu à une lecture bien laborieuse. Je n’ai pas réussi à entrer dans le monde de l’auteure et à être sensible à la poésie de son récit. Dommage…


Personne au village n’aime avoir affaire aux deux petites du berger. L’une parce qu’elle rampe et cliquette dans les ombres, couverte de suie, l’autre parce qu’elle parle aux morts et dit des vérités qu’on n’a pas très envie d’entendre.


mardi 17 septembre 2024

Mooncakes - Suzanne Walker et Wendy Xu.


Nova Huang en sait plus sur la magie qu’aucune autre sorcière adolescente. Elle travaille à la librairie de ses grands-mères et les aide à enquêter sur les évènements surnaturels de leur ville de Nouvelle-Angleterre. 

Une nuit, elle suit les traces d’une louve-garou blanche dans les bois quand elle tombe sur son amour d’enfance : Tam Lang, combattant un démon dans les bois. Pour sauver la magie des loups, Tam va demander de l’aide à Nova.




Mooncakes est une histoire cosy saupoudrée de magie, de bienveillance, de diversité et d’amour dans laquelle nous suivons Nova, jeune sorcière en apprentissage qui vit chez ses grands-mères. Un jour, elle retrouve Tam son ami.e d’enfance qu’elle avait perdu.e de vue depuis quelques années, et qui a la particularité d’être un.e loup-garou. Lorsqu’elle découvre que Tam a des ennuis avec un démon, elle lui propose de vivre avec elle et de l’aider à mener l’enquête sur cette créature…



C’est une lecture mignonne qui se lit bien volontiers pour la saison automne/Halloween car l’histoire s’y prête facilement. Nous avons une intrigue autour de la magie, dans un style similaire à Sabrina l’apprentie sorcière, et autour des apparitions mystérieuses d’un démon qui aurait été invoqué par une autre sorcière. L’intrigue autour de la magie et l’affaire autour du démon n’est pas très complexe ou prenante au point de nous tenir en haleine, mais elle fait bien son travail et sait maintenir notre intérêt jusqu’au bout, et le mélange spooky entre sorcières, loup-garou, démons et secte est intéressant. Il y a une belle réflexion autour du passage entre l’adolescence et l’âge adulte.



Le style graphique est plaisant, doux, avec une palette de couleur chaleureuse, mais ce que je retiens le plus de ce roman graphique est la part donnée à l’inclusion et la diversité sous plusieurs aspects : le handicap, le genre, l’orientation sexuelle, la couleur de peau, etc. Nova et Tam sont tous deux Chino-Américains, Tam est non-binaire, les deux grands-mères vivent en couple, Nova est atteinte de surdité et son handicap est bien intégré au récit car elle adapte sa pratique de la magie en fonction de sa surdité, et bien-sûr il y a l’histoire d’amour entre Nova et Tam qui est plutôt mignonnette. C’était intéressant et agréable de voir autant de diversité dans cette histoire.



En bref, une lecture sympathique mais non mémorable. Cela dit, c’est cozy et spooky à la fois, idéal pour la saison, et on appréciera la part belle donnée à l’inclusion et à la diversité !

mercredi 4 septembre 2024

Mémoires de la forêt (T.2) Les Carnets de Cornelius Renard - Mickaël Brun-Arnaud.


Les festivités d’automne débuteront bientôt à Bellécorce. La forêt prend des airs de fête et tout le monde s’y prépare. 

Mais, chez Archibald Renard, arrive soudain un visiteur qui risque bien de gâcher les réjouissances : Célestin Loup prétend, documents à l’appui, être le véritable propriétaire de la librairie, qui aurait appartenu à son grand-père.

Expulsé de ce lieu qui est toute sa vie, Archibald doit faire la vérité sur cette histoire. Accompagné de son neveu Bartholomé, il part en quête des carnets que son propre grand-père, Cornélius, désormais incapable de s’exprimer par lui-même, a confié à une mystérieuse société secrète. Et celle-ci semble déterminée à s’assurer que le renard est digne des souvenirs de son ancêtre…



Le train train quotidien confortable d’Archibald Renard est chamboulée par l’arrivée d’un dénommé Célestin Loup qui proclame, preuve à l’appui, que la librairie appartient à sa famille et non à celle de la famille Renard qui l’aurait subtilisé illégalement à son grand-père, Ambroise Loup. Aidé du maire, il fait expulser Archibald de sa librairie chérie.


Bouleversé, Archibald tente de découvrir le fin mot de l’histoire auprès de son grand-père Cornélius. Hélas, ce dernier n’a plus toute sa tête. Pourtant, au cours d’un bref éclat de lucidité, celui-ci conseille à son petit-fils de rechercher cinq carnets qui lui permettront de découvrir la vérité. C’est ainsi que, accompagné de son neveu Bartholomé, un renardeau chétif et maigrelet mais surtout rat de bibliothèque, Archibald se met en quête des carnets remis à différents membres de la confrérie de la plume afin de prouver que la librairie appartient bien à la famille Renard



Pour récupérer les carnets, Archibald et son neveu doivent voyager dans la forêt et faire la rencontre de personnages tous les plus originaux les uns que les autres. Une troupe de théâtre composée de rongeurs, un chat comme capitaine de navire qui n’a jamais pris l’eau, un hibou auteur d’une série de romans policiers à succès, etc. Ces personnes vont soumettre nos deux protagonistes à une série d’épreuves ou d’énigmes, ou sinon devoir rendre service avant d’accéder aux précieux carnets qui sont riches en révélations mais aussi en émotions, car nous y découvrons le passé de Cornélius Renard. Ce dernier, alors qu’il était un jeune louveteau ayant perdu sa famille, se fait recueillir par la famille Loup et lie des liens étroits avec le jeune Ambroise et sa sœur à la santé fragile… Si les aventures de l’oncle et du neveu pour accéder aux carnets se laissent lire, je dois avouer avoir nettement préféré l’histoire de Cornélius dont j’attendais la suite avec impatience !



Lorsque le récit a commencé à évoquer « l’orage » qui a chamboulé la tête de Cornélius et ses pertes de mémoires, j’ai eu peur que le tome ne reprenne la même recette que le précédent. Lectrice de peu de foi que je suis ! Si les souvenirs, la mémoire (ou la perte de mémoire) semblent être des thèmes récurrents (quoi de plus logique pour une série qui s’intitule Mémoires de la forêt), l’auteur sait renouveler son récit et nous offrir une histoire tout aussi touchante que la précédente. Si les maladies mentales sont donc une nouvelle fois présentes dans ce récit, l’auteur met surtout l'accent sur les secrets de famille, l'amour, l'amitié, l'acceptation, et le deuil, le tout traité avec beaucoup d'humanité. J’ai également apprécié que le roman ne soit pas manichéen alors que l’auteur aurait pu facilement tomber dans le schéma « famille loup = antagonistes » et que [spoiler] à la fin, après les secrets dévoilés au grand jour, les deux familles se réconcilient [/spoiler]



J’avoue avoir préféré ce tome au précédent (même si celui-ci était bien sympathique). J’ai aimé qu’on se concentre cette fois sur Archibald et sa famille. Dans le tome précédent, Archibald n’était finalement qu’un compagnon de route, et l’intrigue se reposait davantage sur Ferdinand Taupe et son épouse disparue. Dans ce second tome, la famille Renard et la librairie familiale sont au cœur du récit ! J’ai beaucoup apprécié que l’intrigue se centre sur Archibald, voir son neveu entrer en scène, découvrir le passé du grand-père ainsi que l’histoire de la librairie. J’ai beaucoup aimé découvrir l’histoire de Cornélius Renard et ses liens avec la famille Loup, l’amour que lui et Ambroise Loup se sont portés, le trio que Cornélius, Ambroise et Mirabelle sa sœur chétive ont formé avec l’amour qu’ils ont partagé et la tragédie qu’ils ont vécu. C’était très touchant, et l’auteur aura su me surprendre sur plus d’un point. Mon cœur saigne encore pour Ambroise et Cornélius [spoiler] dont les retrouvailles m’ont beaucoup touché [/spoiler]



Le tome n’est pas dénué d’humour pour autant. C’est un récit qui sait aussi être drôle dans ses péripéties. J’ai aimé quelques références historiques ou culturelles comme le maire de la forêt, un petit rongeur mais avec beaucoup d’ambition et dont le nom n’est pas sans rappeler un certain empereur français, mais aussi des noms de films ou de romans détournés de façon parodique, comme Arsène Lapin et le voleur de carottes, West Side Souris ou encore Rat Rat Land.



Mémoires de la forêt me donne décidément de plus en plus envie d’entrer dans cet univers pour y déguster toutes les pâtisseries et autres délices sucrés qui s’y trouvent tout en étant accompagnée d’un bon livre et d’un chocolat chaud. Ce tome est aussi gourmand que le précédent, et j’ai beaucoup apprécié trouver quelques recettes en fin de tome. L’auteur devrait sérieusement envisager d’écrire un livre de recettes reprenant toutes les pâtisseries et desserts qui se trouvent dans sa série.


En résumé, un second tome réussi ! L'auteur parvient une nouvelle fois à nous faire rire et à nous émouvoir avec une plume toujours aussi juste et poétique. Il aborde une fois encore des thèmes fort comme la maladie, l'amour et l'amitié. C'est toujours bienveillant et… très gourmand. Une lecture doudou à lire tout en dégustant un bon chocolat chaud avec guimauve !


- Messieurs, l'heure est grave, tartiflette ! Nous sommes face à ce que nous appelons, dans notre jargon, une D.I.S.P.A.R.U.E. ! Une Disparition Inquiétante de Star sous Pression À Retrouver Urgemment Et-que-ça-saute !