mercredi 4 septembre 2024

Mémoires de la forêt (T.2) Les Carnets de Cornelius Renard - Mickaël Brun-Arnaud.


Les festivités d’automne débuteront bientôt à Bellécorce. La forêt prend des airs de fête et tout le monde s’y prépare. 

Mais, chez Archibald Renard, arrive soudain un visiteur qui risque bien de gâcher les réjouissances : Célestin Loup prétend, documents à l’appui, être le véritable propriétaire de la librairie, qui aurait appartenu à son grand-père.

Expulsé de ce lieu qui est toute sa vie, Archibald doit faire la vérité sur cette histoire. Accompagné de son neveu Bartholomé, il part en quête des carnets que son propre grand-père, Cornélius, désormais incapable de s’exprimer par lui-même, a confié à une mystérieuse société secrète. Et celle-ci semble déterminée à s’assurer que le renard est digne des souvenirs de son ancêtre…



Le train train quotidien confortable d’Archibald Renard est chamboulée par l’arrivée d’un dénommé Célestin Loup qui proclame, preuve à l’appui, que la librairie appartient à sa famille et non à celle de la famille Renard qui l’aurait subtilisé illégalement à son grand-père, Ambroise Loup. Aidé du maire, il fait expulser Archibald de sa librairie chérie.


Bouleversé, Archibald tente de découvrir le fin mot de l’histoire auprès de son grand-père Cornélius. Hélas, ce dernier n’a plus toute sa tête. Pourtant, au cours d’un bref éclat de lucidité, celui-ci conseille à son petit-fils de rechercher cinq carnets qui lui permettront de découvrir la vérité. C’est ainsi que, accompagné de son neveu Bartholomé, un renardeau chétif et maigrelet mais surtout rat de bibliothèque, Archibald se met en quête des carnets remis à différents membres de la confrérie de la plume afin de prouver que la librairie appartient bien à la famille Renard



Pour récupérer les carnets, Archibald et son neveu doivent voyager dans la forêt et faire la rencontre de personnages tous les plus originaux les uns que les autres. Une troupe de théâtre composée de rongeurs, un chat comme capitaine de navire qui n’a jamais pris l’eau, un hibou auteur d’une série de romans policiers à succès, etc. Ces personnes vont soumettre nos deux protagonistes à une série d’épreuves ou d’énigmes, ou sinon devoir rendre service avant d’accéder aux précieux carnets qui sont riches en révélations mais aussi en émotions, car nous y découvrons le passé de Cornélius Renard. Ce dernier, alors qu’il était un jeune louveteau ayant perdu sa famille, se fait recueillir par la famille Loup et lie des liens étroits avec le jeune Ambroise et sa sœur à la santé fragile… Si les aventures de l’oncle et du neveu pour accéder aux carnets se laissent lire, je dois avouer avoir nettement préféré l’histoire de Cornélius dont j’attendais la suite avec impatience !



Lorsque le récit a commencé à évoquer « l’orage » qui a chamboulé la tête de Cornélius et ses pertes de mémoires, j’ai eu peur que le tome ne reprenne la même recette que le précédent. Lectrice de peu de foi que je suis ! Si les souvenirs, la mémoire (ou la perte de mémoire) semblent être des thèmes récurrents (quoi de plus logique pour une série qui s’intitule Mémoires de la forêt), l’auteur sait renouveler son récit et nous offrir une histoire tout aussi touchante que la précédente. Si les maladies mentales sont donc une nouvelle fois présentes dans ce récit, l’auteur met surtout l'accent sur les secrets de famille, l'amour, l'amitié, l'acceptation, et le deuil, le tout traité avec beaucoup d'humanité. J’ai également apprécié que le roman ne soit pas manichéen alors que l’auteur aurait pu facilement tomber dans le schéma « famille loup = antagonistes » et que [spoiler] à la fin, après les secrets dévoilés au grand jour, les deux familles se réconcilient [/spoiler]



J’avoue avoir préféré ce tome au précédent (même si celui-ci était bien sympathique). J’ai aimé qu’on se concentre cette fois sur Archibald et sa famille. Dans le tome précédent, Archibald n’était finalement qu’un compagnon de route, et l’intrigue se reposait davantage sur Ferdinand Taupe et son épouse disparue. Dans ce second tome, la famille Renard et la librairie familiale sont au cœur du récit ! J’ai beaucoup apprécié que l’intrigue se centre sur Archibald, voir son neveu entrer en scène, découvrir le passé du grand-père ainsi que l’histoire de la librairie. J’ai beaucoup aimé découvrir l’histoire de Cornélius Renard et ses liens avec la famille Loup, l’amour que lui et Ambroise Loup se sont portés, le trio que Cornélius, Ambroise et Mirabelle sa sœur chétive ont formé avec l’amour qu’ils ont partagé et la tragédie qu’ils ont vécu. C’était très touchant, et l’auteur aura su me surprendre sur plus d’un point. Mon cœur saigne encore pour Ambroise et Cornélius [spoiler] dont les retrouvailles m’ont beaucoup touché [/spoiler]



Le tome n’est pas dénué d’humour pour autant. C’est un récit qui sait aussi être drôle dans ses péripéties. J’ai aimé quelques références historiques ou culturelles comme le maire de la forêt, un petit rongeur mais avec beaucoup d’ambition et dont le nom n’est pas sans rappeler un certain empereur français, mais aussi des noms de films ou de romans détournés de façon parodique, comme Arsène Lapin et le voleur de carottes, West Side Souris ou encore Rat Rat Land.



Mémoires de la forêt me donne décidément de plus en plus envie d’entrer dans cet univers pour y déguster toutes les pâtisseries et autres délices sucrés qui s’y trouvent tout en étant accompagnée d’un bon livre et d’un chocolat chaud. Ce tome est aussi gourmand que le précédent, et j’ai beaucoup apprécié trouver quelques recettes en fin de tome. L’auteur devrait sérieusement envisager d’écrire un livre de recettes reprenant toutes les pâtisseries et desserts qui se trouvent dans sa série.


En résumé, un second tome réussi ! L'auteur parvient une nouvelle fois à nous faire rire et à nous émouvoir avec une plume toujours aussi juste et poétique. Il aborde une fois encore des thèmes fort comme la maladie, l'amour et l'amitié. C'est toujours bienveillant et… très gourmand. Une lecture doudou à lire tout en dégustant un bon chocolat chaud avec guimauve !


- Messieurs, l'heure est grave, tartiflette ! Nous sommes face à ce que nous appelons, dans notre jargon, une D.I.S.P.A.R.U.E. ! Une Disparition Inquiétante de Star sous Pression À Retrouver Urgemment Et-que-ça-saute !