lundi 7 octobre 2024

Le Sad Ghost Club - Lize Meddings.


Vous êtes-vous déjà senti·e seul·e ou anxieux·euse ? Comme si vous n'aviez votre place nulle part et que vous étiez... invisible ? Trouvez votre famille d'âme avec le Sad Ghost Club ! 

C'est l'histoire d'un de ces jours - un jour si mauvais que vous ne pouvez pas sortir de votre lit et, si vous y arrivez, vous le regrettez instantanément. Mais même les pires journées peuvent vous surprendre. Lorsqu'un fantôme triste, seul, aperçoit un autre fantôme lors d'une fête à laquelle il ne voulait pas vraiment aller, il décide de lui parler.

C'est à partir de ce moment que tout change pour eux. Parce que cette nuit-là, ils créent le Sad Ghost Club - une société secrète pour les personnes anxieuses, un club pour tous ceux et toutes celles qui ont du mal à trouver leur place dans le monde.



Malgré sa couverture et son titre, nous n’avons pas affaire ici à un récit fantastique. Il y a bien des fantômes dans cette histoire, mais pas le genre auquel on pourrait s’attendre. Le fantôme est ici une métaphore de la dépression ou de l’anxiété sociale. Ce n’est donc pas un roman fantastique mais plutôt une histoire qui verse davantage dans la psychologie et qui évoque l’anxiété sociale. C’est un sujet qui commence à être de plus en plus mis en lumière, notamment dans la fiction, ce que j’apprécie beaucoup en tant que personne anxieuse, ça donne ce sentiment d'être vu, entendu et compris.



Nous suivons Sam ou SG de son petit surnom, un fantôme anxieux et triste, dont l’esprit est bouleversé par plusieurs questions, incertitudes et pensées négatives : que va-t-il arriver de sa vie s'iel échoue à ses devoirs ? Finira-t-iel chez ses parents, sans travail et sans argent ? Iel est invité.e à une soirée, doit-iel aller à cette soirée où on l'a invité ? Et si personne n’allait faire attention à iel ? Va-t-iel paraître ridicule ? S.G. finit par se rendre à cette fête, à laquelle iel va rencontrer un autre fantôme avec qui iel va se lier d’amitié : Socks, un autre fantôme anxieux chez qui S.G. va se retrouver. Au fil des discussions, S.G. et Socks vont se trouver des points communs et découvrir qu’ils ne sont pas seuls dans ce monde, et S.G. décide de se mettre en quête d’autres personnes comme eux.



S.G. est un personnage sympathique à suivre. On ne sait pas si S.G. est une fille ou un garçon, les dialogues anglais laissent planer le doute et les traducteurs ont choisi une écriture inclusive pour garder la neutralité de l'original et pour permettre aux lecteurs, même dans la version française, de s’identifier à nos personnages.



L’idée de représenter les personnages souffrant d'anxiété et de dépression par le prisme d'un fantôme était originale, ça faisait une bonne métaphore de l'invisibilité. Les dessins ne sont certes pas révolutionnaires, mais simples et efficaces. C’est une histoire qui parlera, je pense, à beaucoup d’entre nous et dans laquelle on s’y retrouvera avec la manie de s’auto-dévaluer, d’avoir des pensées négatives et des doutes qui parasitent notre esprit et nous empêchent d’apprécier pleinement certaines choses ou de saisir des opportunités. Comment vit-on avec l’anxiété sociale, comment évoluer dans une société quand on ne correspond pas à ses standards, comment se faire des amis quand on a pas le contact facile ou qu’on ne sait pas comment aborder les gens, etc.



J'ai aimé les thèmes abordés. J’ai pu me reconnaître sous certains aspect dans ce petit fantôme qui angoisse pour son avenir, qui ne sait pas comment se comporter au milieu d'une fête et qui ne sait pas comment se faire des amis mais qui finit par découvrir que, peut-être, iel n'est pas seul.e dans ce cas-là, et qu'il y a quelque part une famille d'âmes qui est la sienne me touche. C’est un livre qui se veut optimiste et plein d’espoir et ça fait vraiment du bien ! Trouver des gens semblables à nous, profiter de la vie, se faire des amis, malgré l'anxiété.



C’est donc une BD réconfortante qui traite avec justesse l’anxiété sociale, tout en abordant d’autres facettes de la santé mentale comme la dépression. L’histoire est douce-amère dans le sens où elle aborde des thématiques dures et pas forcément joyeuses mais le récit est optimiste et réconfortant. Pour autant, j’ai trouvé qu’il ne se passait pas grand-chose. L’histoire est sympathique et la lecture fluide, mais j’aurais bien voulu un récit un peu plus rythmé, car ça reste assez léger en terme de contenu, voire d’avancement de l’histoire. J’ai bien aimé le premier tome que j’ai trouvé doux et réconfortant, j’ai moins aimé le second qui est plus dur car il traite de la dépression et que j’ai trouvé qu’il ne se passait pas grand-chose d’intéressant. Peut-être que cela s’arrangera dans la suite. Cela dit, la lecture est fluide, le récit doux et réconfortant et ça explore avec justesse la santé mentale. Une découverte sympathique mais sans plus.

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