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Quatrième de
couverture :
C'est une histoire à mille voix, écrite dans l'émotion du moment : elle nous raconte, vus de chaque camp, le débarquement, ses préparatifs, et la bataille de Normandie. Découvrez les lettres et les journaux intimes que les soldats alliés, les civils et leurs ennemis ont écrit au milieu des combats, sur les bateaux, sur les plages ou dans les haies du bocage. Confidences, dernières volontés, déclarations d'amour ou d'effroi…
Chacun de ces textes reflète le besoin vital de laisser une trace en cas de disparition. Au fil des pages, on s'aperçoit qu'il n'y a plus d'adversaires, de civils ou de militaires, mais seulement des hommes, des femmes et des enfants jetés dans la tourmente. Ils écrivent dans la fièvre de l'action, de la peur, de l'attente ou de la joie, pour nous faire vivre de l'intérieur l'un des plus grands séismes de l'histoire.
Mon avis :
Dans cet ouvrage, Librio et Jean-Pierre Guéno nous proposent une nouvelle série de témoignages recueillis auprès des auditeurs de Radio France, comme ses précédents titres tels que Paroles de l'Ombre, Paroles de Poilus ou encore Mon papa en guerre. Celui-ci se centre majoritairement sur les évènements qui ont fait 'le jour le plus long', divers témoignages sur le débarquement de Normandie le 6 Juin 1944.
Comme toujours, Jean-Pierre Guéno débute ce document avec deux-trois pages d'introduction où il nous rappelle que la guerre n'est pas toujours une affaire d'homme mais aussi d'adolescents. Aujourd'hui, les adolescents font des études, ils sortent, ils font la fête, ils s'amusent, on imaginerait pas de jeunes gens s'engager à la guerre comme autrefois. Encore à la seconde guerre mondiale, des garçons qui avaient à peine 17-18 ans participaient au combat, alors qu'ils n'étaient pas encore des hommes à proprement parler, mais la guerre oblige les gens à mûrir trop tôt et trop vite. De cette façon, l'auteur nous rappelle à quel point la guerre, ce n'était pas que combats et compagnie, mais qu'elle concernait aussi les hommes, les êtres humains. On connaît tous grosso modo l'histoire du Débarquement de Normandie, mais comment les gens de l'époque l'ont-ils vécu ? N'oublions pas non plus que le Débarquement s'est fait en un jour ! Il a nécessité des mois, voire plus, de préparation, de plans et a vu apparaître avant lui des années de conflits mondiaux. Il y a eu des occupations, des marchés noirs, des résistances un peu partout en Europe comme des collaborations, de l'antisémithisme, de la solidarité comme des magouilles, d'autres débarquements ailleurs (comme celui d'Afrique du Nord en 1942).
Tant de choses avant que ne naisse le projet et la réalisation du débarquement de Normandie, le courage et la résistance des soldats britanniques, canadiens, américains et français, la Résistance qui avait préparé le terrain, les diverses préparations pour rendre possible ce débarquement qui signerait l'accomplissement d'un élèment décisif pour la seconde guerre mondiale et aussi la France jusqu'alors occupée par l'ennemie et déchirée entre collaborateurs et résistants. L'auteur nous explique rapidement l'avant et l'après Débarquement avant de passer aux lettres, en nous avertissant qu'un pictogramme précisera la nationalité de son auteur de par le drapeau de son pays respectif. Dans ce document donc, des lettres d'Allemands, d'Américains, d'Anglais, de Canadiens et de Français (pour ceux qui avaient pû rejoindre l'Angleterre et/ou l'Amérique juste à temps, pour participer à la résistance extérieure). Le recueil est coupé en quatre parties : la première est celle des Semailles, où une rapide note d'introduction parle de Mai 1940 à 1944, le parcours entre ces années en Europe, où nous trouvons en plus des lettres des 'anonymes', des extraits de discours signés par Churchill et De Gaulle. En seconde partie, toujours dans les Moissons, nous passons au jour le plus long : le mardi 6 juin 1944 où l'introduction, sous un fond historique, se révèle poétique en racontant comment étaient les belles plages de Normandie en cette saison alors qu'elles allaient devenir le terrain où tout allait se faire. En troisième partie viennent les Vendanges, expliquant par l'introduction et les lettres la bataille de Normandie, puis dernière partie : l'épilogue.
Chaque lettre rapporte son lot d'émotion, elle nous raconte le débarquement et ses préparatifs, ainsi que la bataille de Normandie, vu par tous les camps, même par le camp ennemi car ennemi ou pas, chaque homme est humain. Lettres ou journaux intimes, confidences ou dernières volontés, déclarations d'amour, d'effroi... plus on avançe dans ces lettres et moins on voit ces hommes comme des ennemis car au fil des pages, il n'y a plus d'allemands ou d'alliés, ou de civils et militaires mais seulement des personnes jetées dans la tourmente qui écrivent dans la fièvre de l'action, dans l'attente du moment, dans la joie ou dans la peur. Ces lettres nous permettent de vivre au plus prêt de la réalité sur ce qui s'est passé ce fameux jour, avec des anecdotes et éclaircissements sur ces journées fatidiques du débarquement et de la bataille qui la suivie. Ce recueil est riche en information et en émotion, difficile de rester insensible à la lecture quand on lit ce qu'on vécu ces civils et ces soldats, alors qu'ils nous livrent leurs pensées les plus profondes, leurs peurs et joies. C'est encore un excellent document que nous offre Jean-Pierre Guéno, ce moment de lecture fut intéressant, instructif et à la fois déchirant et émouvant, de quoi passionner tout amoureux de l'Histoire et/ou ceux qui voudraient en apprendre plus sur le Débarquement de Normandie et sa bataille.
Extrait :
Les plages de Normandie avaient la couleur du blé mûr, mais en réalité, les blés étaient en berhe ; ils avaient germé de l'autre côté de la mer ou de l'océan... Ils avaient poussé dans les prairies ou dans les villes d'Amérique, dans les forêts canadiennes ou dans les banlieues anglaises... Ils étaient beaucoup trop verts pour être moissonnés... Et la faux de l'Histoire allait bientôt griffer sur le sable tous les prénoms de ces enfants qui allaient s'endormir, et dont les noms s'effaceraient trop vite, balayés par l'écume des jours.
Moissons - Mardi 6 Juin 1944.
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