vendredi 10 octobre 2014

Murena (T.7 à 9) - Jean Dufaux et Philippe Delaby.


Quatrième de couverture :

Néron en a rêvé. Lucius Murena l'a fait : incendier Rome. Pourtant, en expiation de sa faute, le jeune patricien tentera de sauver un maximum de vies humaines. Chacun, nantis et plébéiens, cherche une issue. Tandis que certains se jettent dans le Tibre, d'autres atteindront non sans mal le Champ de Mars. Le quartier du Transtibérin est épargné par les flammes. C'est là que vivent Pierre et les chrétiens. Plus homme que dieu, l'empereur est en proie au doute. Mais si Rome dévastée attise la cupidité des uns, elle révèle aussi quelques belles âmes.

Emprunt médiathèque.



Mon avis :

C'est l'occasion de croiser de nombreux personnages, certains historiques (Néron, Suétone, Sénèque, Saint Pierre, etc), d'autres fictifs comme Murena. Murena n'a certes pas un rôle plus important que les autres, néanmoins c'est par lui qu'avance l'intrigue. D'ailleurs, même s'il n'est pas le personnage le plus attractif de cette série (selon moi), ça fait plaisir de voir que ce garçon devient plus charismatique et présent car c'est quand même son histoire qu'on raconte !

Une histoire bien menée, bien documentée. Pour se plonger dans la Rome telle qu'elle était il y a des siècles, les auteurs ont su, de par leurs nombreuses recherches, respecter la vérité historique autant que possible. Peut-être que ça ne touche que moi et mon esprit d'historienne, mais je peux rester un long moment à admirer les rues, les bâtiments, les vêtements, les objets et les paysages tels qu'ils auraient pu être dans la Rome antique.

Les tomes huit et neuf ont l'occasion de nous présenter l'événement qui a marqué l'Histoire à cette époque : l'incendie de Rome, qu'on associe à Néron. Tout d'abord évoqué de façon subtile au tome sept par des allusions innocentes (sur la tendance de Rome à « s'enflammer », que ça « sent la poudre ! », ainsi que la fascination de Néron pour le feu) Pour ces panels, les auteurs ont choisi plusieurs tons rouges pour rappeler le feu, puis des couleurs plus ternes pour symboliser les cendres, et le calme après la tempête. Ce sont des scènes assez prenantes, surtout au niveau du comportement des Romains face au danger. Certains vont sauver des vies, pour d'autres ce sera « Chacun pour soi » ou « Sauve qui peut ! ». Une fois l'incendie terminée, les citoyens se relèvent et ils sont furieux. Cet incendie n'est pas le fruit du hasard, c'est un incendie criminel, et il faut trouver un coupable, mais qui ? Ces Chrétiens sont bien gênants, à prêcher un dieu qu'on ne voit pas. Et si on leur faisait porter le chapeau ? Ainsi débutent les persécutions contre les Chrétiens... Et c'est d'ailleurs dans le tome neuf que Saint Pierre, l'apôtre, a un rôle central...

Un graphisme réaliste et réussi. Attention néanmoins, pour les plus sensibles, pour certains tomes, il y a des scènes de nu, de sexe ou de violence plutôt choquants (je pense à cette scène où un Romain viole une Vestale sous ordre de son supérieur. Vestale qui, si je me souviens bien, se suicide après avec un poignard), donc prudence. Cette série, aussi riche et intéressante soit-elle au niveau de l'intrigue et dans l'aspect historique, ne peut être mise dans n'importe quelles mains.


À l'instar des tomes précédents, un glossaire final pour justifier les sources utilisées par les auteurs et pour approfondir en quelques lignes quelques anecdotes historiques. Des tomes intéressants donc, dans la forme comme dans le contenu, et qui laissent deviner dans quelle direction se dirige la série. Pour le moment, aucun tome dix ne semble prévu ceci dit... donc, il n'y a plus qu'à attendre !

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