vendredi 19 décembre 2025

Christmas Therapy - Caro M. Leene.


Collectionner les calendriers de l’Avent ? Se lever à l’aube pour être aux premières loges de la parade ? Ne jamais sortir sans son serre-tête à bois de renne ? 

Rien de plus normal pour Maureen qui, chaque année, n’est que joie et excitation à l’approche de Noël. Seulement, cette fois, elle risque de perdre son job de coach de vie si elle ne suit pas cette fichue thérapie censée la guérir de son « obsession ». 

Comme si elle souffrait d’une maladie grave ! Si quelqu’un doit se faire soigner, c’est plutôt Logan… Cet homme cynique et désagréable suit le même programme, mais pour se réconcilier avec la période des fêtes qu’il a en horreur. Maureen veut bien prendre sur elle, mais de là à travailler en équipe avec ce mec grognon… On peut dire qu’elle a été gâtée avant l’heure ! À moins que Noël ne lui réserve encore son lot de surprises



Christmas Therapy propose une romance plutôt classique entre une amoureuse de Noël et un Grinch, mais à travers une thérapie autour de Noël, ce qui apporte une certaine touche d’originalité à cette romance de Noël.


Ce n’est pas tant la romance en elle-même que je retiendrai de ce roman, mais plutôt le concept de la thérapie de Noël qui vise à aider les Grinch en puissance à se réconcilier avec Noël, et les addicts de Noël à tempérer un peu leur amour des festivités. J’ai beaucoup apprécié qu’il n’y ait pas de parti pris entre les « deux camps », qu’il n’y ait pas de « team Logan » ou de « team Maureen » … ou alors qu’on peut très bien prendre parti pour les deux à la fois.


On peut en effet juger compréhensible l’envie de Logan de ne pas être envahi par Noël, tout comme son aversion pour la version de Noël devenu trop commercial, tout comme on peut comprendre qu’il n’aime pas Noël car c’est une période difficile pour lui que ça le ramène à des souvenirs amers. On peut juger aussi légitime l’envie de Maureen de revendiquer son amour de Noël, après tout elle a bien le droit d’aimer Noël comme elle l’entend, pourquoi devrait-elle être jugée ? Même s’il y a des excès, qu’elle achète un peu trop de calendriers de l’avent, qu’elle se lève aux aurores pour avoir les meilleures places pour assister à une parade de Noël, tant qu’elle ne fait de mal à personne, qu’on la laisse vivre comme elle le veut !


J’ai également aimé cette notion d’équilibre que la thérapie de Noël veut appliquer. On ne demande pas à Logan d’adorer Noël, mais de ne plus ressentir cette « haine » irascible qui le ronge, mais d’associer à cette fête des traditions et des souvenirs plus positifs, pour compenser au fait que Noël a longtemps été pour lui synonyme de souvenirs douloureux, quitte à ce qu’il fête Noël à sa façon, et à son rythme, sans le brusquer. On ne demande pas non plus à Maureen de ne plus aimer ou de moins aimer Noël, mais de tempérer un peu, de lever le pied, et de prendre conscience que tout le monde n’aime pas Noël autant qu’elle, ou que tout le monde ne le fête pas de la façon dont elle l’entend, la façon qu’elle voit comme traditionnel. Le message qui découle aussi du roman est aussi le fait qu’il n’y a pas une seule bonne façon de fêter Noël mais qu’il y a un Noël différent pour chaque personne, même si pour certains, il s’agit d’aller au pub pour boire une bière devant un match de foot à la télévision, au lieu d’un repas avec une dinde.


« Je vais reformuler vos propos, Maureen, si vous me le permettez : ce n’est pas vraiment l’activité qui vous vient en tête lorsque vous pensez à Noël. J’aimerais vous rappeler une chose à tous. Noël est avant tout un état d’esprit. Noël n’est pas une journée, c’est une période, une saison, et chacun y associe des souvenirs qui lui sont propres. Partant de ce constat, nous pouvons donc affirmer qu’il existe autant de versions de Noël que de personnes. Vous ne pouvez pas vous permettre de juger ce que vos amis, vos voisins, vos collègues, ou encore des inconnus, associent à Noël. »


Concernant nos tourtereaux, même si je n’étais pas convaincue au départ, ils sont plutôt attachants et il y a de l’alchimie entre eux. Cela dit, ce n’est pas de la romance de Noël à me faire soupirer de bonheur et à me faire rêver. Je désespère de trouver un jour la romance de Noël qui saura me conquérir… Peut-être l’an prochain, qui sait !


Toutefois, les personnages principaux sont plutôt plaisants. J’ai bien aimé Maureen, une femme bien dégourdie, qui ne se démonte pas (merci aux grands-frères), qui n’est pas gênée par qui elle est, c’est une jeune femme pleine de vie. Si je l’ai trouvé un peu excessive par moment, dans son amour de Noël, elle évolue et apprend qu’elle ne doit pas imposer sa version de Noël à Logan, mais apprendre à s’adapter, célébrer Noël à la façon de Logan, sans se débarrasser de ses propres traditions. Logan est plutôt aux antipodes, il est ronchon et moqueur, mais il a un bon fond et se prête au jeu, en accompagnant Maureen dans ses sorties de Noël. Je regrette toutefois que sa relation conflictuelle avec sa mère soit si peu exploitée, alors que c’est l’un des aspects centraux du roman, c’est ce qui a poussé Logan à faire cette thérapie. J’ai l’impression que cet aspect, plutôt central, a vite été balayé sur la fin alors qu’il avait enfin commencé à être honnête avec sa mère et expliquer son mal-être.


Concernant les autres personnages, les amis de Logan sont tout simplement infects, Glen étant le pire de tous, à se conduire de manière mesquine (encore heureux que certains se rattrapent sur la fin). Heureusement, les amis de Maureen se rattrapent un peu, avec Aly qui est aussi fan de Noël qu’elle, et prête à la soutenir, mais aussi Evan qui aurait très bien pu être psy pour couple tellement il a été de bons conseils, ne prenant parti ni pour Logan, ni pour Maureen, et en voulant aider l’un et l’autre à mieux se comprendre, pour éviter ou réparer les malentendus, leur permettre d’ouvrir les yeux. Ce qu’il dit est toujours vrai, et la vérité peut faire mal parfois, mais il vise toujours juste, sans jugement. On gagnerait tous à avoir un ami comme Evan !


Bon, avec tout ça, qu’est-ce que je pense globalement de Christmas Therapy ? C’est un roman rythmé, la romance de Noël est classique mais l’idée d’une thérapie de Noël est un concept original et intéressant qui peut offrir une véritable réflexion autour de Noël. Cela dit, ça ne me laissera pas un souvenir impérissable et je n’ai pas trouvé le roman bien transcendant. Cela reste une petite lecture légère et divertissante qui permet de se plonger dans une ambiance festive.


— Est-ce que l’ambiance de Noël vous a pesé ?

— Non, pas spécialement.

— Aucune envie de partir en courant ?

Je me contente de secouer la tête de façon négative.

— Parce que vous étiez dans une représentation de Noël qui vous convenait. Noël était présent par touches et non en abondance. Noël est ce que l’on en fait, les valeurs qu’on y associe. Ce n’est d’ailleurs pas Noël en soi qui vous rebute, mais peut-être l’image ultra-médiatisée et commercialisée qui en est faite. Ce « trop » vous a poussé peu à peu à rejeter cette période.

samedi 13 décembre 2025

Cat café (T.1) Noël au Cat café - Rachel Rowlands.


D’adorables petites boules de poils qui se baladent entre les chocolats chauds couronnés de guimauves et de délicieuses pâtisseries, c’est le quotidien d’Emmie depuis qu’elle travaille chez Chatpuccino, le bar à chats tenu par sa tante Sylvie. Et à l’approche de Noël, alors que guirlandes lumineuses et autocollants de flocons de neige ont rejoint les percolateurs et les arbres à chat, l’ambiance est encore plus magique que d’habitude.


Ce que personne n’avait prévu, c’est que la pire tempête de neige des dix dernières années attendait les fêtes pour frapper ! Coincée dans le café la nuit du réveillon avec un livreur un peu trop charmant et les facétieux chats qui règnent en maîtres sur les lieux, Emmie espère que la situation ne s’éternisera pas. Mais l’électricité est coupée, les entrées bloquées par la neige... et les chats vont peut-être devoir tenir la chandelle plus longtemps que prévu.


Il fallait bien au moins un roman cozy de Noël pour débuter la saison ! Un combo chats, pâtisseries et Noël ne pouvait que me tenter.


Emmie travaille au Chatpuccino, le salon de thé à chats tenu par sa tante Sylvie. Parmi ses passe-temps, elle aime dessiner, surtout des illustrations de chats, mais elle peine à se faire connaître à travers son art, tandis qu’elle entretient des relations houleuses avec son frère victime d’addictologies. De son côté, Jared vit un moment difficile entre sa rupture amoureuse avec une petite-amie qui l’a trompé, et la mort de Poppy, sa chatte et meilleure amie. Alors, lorsqu’il découvre que son nouveau lieu de travail est le Chatpuccino, il prétend être allergique aux chats pour éviter de croiser ces chats qui lui rappellent douloureusement sa Poppy. Mais, à l’approche de Noël, lui et Emmie se retrouvent enfermés dans le Chatpuccino à cause d’une tempête de neige.


J’ai beaucoup apprécié la lecture de ce roman cozy. Il s’agit ici d’une romance de Noël mais celle-ci prend le temps de se poser et parvient à éviter la plupart des clichés du genre. Nos deux protagonistes sont plutôt adorables ensemble, ils se plaisent très rapidement mais la relation se met doucement en place, leur permettant d’apprendre à se connaître, les bons côtés comme les douleurs dissimulées, les points communs comme l’amour de l’art ou des chats. Ils sont plutôt touchants en tant que couple mais aussi en tant que personnage, surtout Jared. Il faut dire qu’il a une situation qui m’a beaucoup touchée. J’ai d’ailleurs versé plusieurs fois des larmes, chose à laquelle je ne m’attendais pas en lisant un roman de Noël. Il faut dire que l’un des sujets du roman, à savoir le deuil d’un animal, me touche énormément.


Le roman met vraiment un point d’honneur à nous présenter les chats pas seulement comme des animaux de compagnie, mais un compagnon pour la vie, qui reste dans nos souvenirs et notre cœur même lorsqu’ils ne sont plus là. Ce ne sont pas que des animaux, c’est un ami, un membre de la famille, qui nous réconforte quand ça ne va pas, dont la compagnie est précieuse. J’ai pleuré avec Jared pour Poppy, j’ai eu peur pour Salem, le chat malade du Chatpuccino, et aussi pour le chat errant qu’Emmie tente d’approcher.


J’ai aimé aussi toute la partie sur la tempête de neige qui oblige nos personnages, avec une tierce personne dont je ne dirai rien pour ne pas spoiler, à rester coincés pour les fêtes dans le Chatpuccino et essayer de passer le temps, de célébrer Noël malgré tout, avec les réserves de nourriture et le chauffage qui commence à manquer. Une occasion pour eux d’apprendre à mieux se connaître, à éclaircir les malentendus, un moment de rapprochement et propice aux confidences. La romance est donc plutôt mignonne et réussie, même si ce n’est pas le point du roman à m’avoir attiré. Elle fonctionne, et c’est l’essentiel. Cela dit, peut-être notre couple a-t-il vécu un peu trop de périphéties à mon goût dans ce roman [spoiler] l’accident de voiture qui emmène Emmie à l’hôpital au 3/4 du roman, alors qu’elle a déjà eu son lot de mésaventures, était-il vraiment nécessaire ? [/spoiler]


J’ai aimé que, bien qu’il s’agisse d’une comédie romantique de Noël, elle aborde des thèmes plus sérieux qui font qu’il ne s’agit pas que d’une comédie romantique. Le roman parle de deuil d’un animal, la difficulté de vivre avec un proche sujet aux addictions, l’émancipation, la dépression, réapprendre à vivre et faire confiance. Il en ressort une ambiance douce-amère, qui penche heureusement davantage sur le doux avec une ambiance qui reste chaleureuse grâce au Chatpuccino et aux chats.


C’est un roman qui m’a fait passer un agréable moment de lecture, ponctué de douceur et d’humour, mais aussi un peu d’amertume qui ne gâche en rien le côté cozy du roman. J’ai aimé qu’il aborde des sujets plus sérieux qui m’ont beaucoup touché et qui font que le roman ne se limite pas à son aspect ‘comédie romantique’. Ce n’était pas un coup de cœur mais ça reste une jolie petite lecture, parfaite pour la saison.


Pour n'importe quel amateur de félins, les chats faisaient partie de la famille.

Il avait eu Poppy lorsqu'elle n’était encore qu'un chaton, dès qu'il était parti de la maison pour emménager dans son tout premier appartement, elle ne l'avait jamais quitté depuis enfin jusqu'à quelques semaines plus tôt.

Elle avait été à ses côtés pour tous les événements marquants. Pendant sa dépression, les fluctuations de sa santé mentale, et lorsqu'il s'était mis à travailler à la maison. D'un bout à l'autre d'une pandémie où tout le monde s'était enfermé chez soi. Elle avait été là sur son lit chaque soir, chaque matin, à ronronner, elle semblait savoir quand il était triste, malade, ou qu'il avait besoin d'elle. Elle était sa petite complice. Avec elle, les mauvaises passes avaient paru plus facile.

mardi 9 décembre 2025

Qui meurt à Noël ? - Angélina Delcroix.


Alice, 30 ans, n'a jamais passé Noël en dehors du cocon familial. Sans elle à ses côtés, sa sœur aînée Romy, qui souffre d'un trouble de la personnalité, serait malheureuse et risquerait de se faire du mal.

Pourtant, cette année, Alice ne peut pas fermer la librairie-salon de thé qu'elle tient depuis quelques mois. Alors elle embauche Romy pour l'aider à préparer les pâtisseries de Noël, à servir les clients et à organiser les nombreux événements qui animent cette période magique de Noël. Des ateliers d'écriture, des rencontres avec des auteurs... L'un d'eux, d'ailleurs, ne laisse pas Alice indifférente. Mais, comment imaginer une relation avec un homme quand il est impossible de se séparer de sa sœur ?

Un matin, Alice retrouve un livre sur le comptoir: Qui doit mourir ? Lorsqu'elle le remet en place, elle trouve un post-it collé sur l'étagère : " Qui ? "

Commence alors un enchaînement de phénomènes étranges au sein de la librairie. La tension de plus en plus palpable amplifie les symptômes de l'état limite de Romy et la relation entre les deux sœurs devient électrique. Alice ne se sent plus en sécurité. Alors qu'elle tente de se raisonner, un client succombe après l'ingestion d'un cupcake...


Avec cette couverture rose bonbon représentant un cupcake, le cadre d’une librairie-salon de thé en pleine période de fêtes, je m’attendais à plonger dans un cozy mystery. Au final, c’est un vrai thriller psychologique qui s’est dessiné au fil des pages !


Le roman est indéniablement un page turner, la lecture a été très addictive. Alors que je pensais durer la semaine avec, je l’ai terminé en deux jours, et il me tardait sans cesse d’y replonger pour découvrir la suite ainsi que le fin mot de l’histoire.


L’histoire est beaucoup moins cozy que ce à quoi je m’attendais, ce que j’ai trouvé surprenant mais intéressant. Alice est une trentenaire qui vient de déménager et d’ouvrir sa librairie qui fait aussi salon de thé, avec sa coéquipière Imaé. Sa sœur aînée, Romy, est atteinte de nombreux troubles psychologiques et, sa sœur étant la seule à canaliser ses crises, elle réclame constamment sa présence et son attention, si bien qu’Alice a fini par ne plus vivre pour elle et par étouffer dans le foyer familial, si bien qu’elle a fini par partir définitivement vivre sa vie, sans toutefois couper les ponts avec sa famille. Ajoutons à cela sa mère qui reproche sans cesse à Alice d’avoir abandonné sa sœur et lui reprocher les crises et rechutes de Romy.


Refusant le chantage maternel d’abandonner sa maison et sa librairie pour passer Noël au domicile familial, Alice propose d’héberger Romy chez elle pour passer les fêtes entre sœurs. Romy arrive donc, accompagnée des parents qui (entendons surtout la mère) n’ont pas confiance à l’idée de laisser Alice gérer seule Romy. Alice alterne donc son quotidien avec son travail, ses relations familiales chaotiques entre les reproches de sa mère et le besoin constant d’attention de Romy, son ex qui la harcèle, mais aussi son histoire d’amour récente avec un charmant auteur. Puis, peu de temps après l’arrivée de sa famille, des événements étranges surviennent, perturbant le quotidien des deux sœurs. Alice retrouve des notes étranges, Romy pense être surveillée par un père Noël lui voulant du mal, et puis le sang commence à couler… La relation entres les deux sœurs se complique et il devient de plus en plus difficile de savoir qui est responsable de tous ces évènements. Qui en veut à Alice ? Quel message le responsable cherche-t-il à lui faire passer ?


Le tout donne un thriller domestique vraiment pas comme les autres ! J’ai aimé suivre cette intrigue qui m’a tenu en haleine jusqu’au bout, ne pouvant plus lâcher le livre avant de connaître le fin mot de l’histoire. Les chapitres sont courts et l’intrigue très bien rythmée. Il n’y a pas ou peu de temps morts, on enchaîne rapidement avec une nouvelle note, un rebondissement, une révélation. On a pas le temps de se reposer, les questions se multiplient dans la tête au fur et à mesure que l’intrigue avance à un rythme de plus en plus effréné, nous emmenant là où on ne s’y attend pas.


Sans être particulièrement attachants ou antipathiques, les personnages ne laissent pas indifférent et nous font ressentir de la colère, de l’indignation, de la compassion. Il faut dire qu’il s’en passe des choses ! Nous nous retrouvons témoins de ces journées mouvementées d’Alice et sa famille, de leurs angoisses, leurs interrogations, alors que des secrets de famille jamais soupçonnés remontent peu à peu à la surface… avec l’ambiance qui se fait de plus en plus oppressante et anxiogène, jusqu’à l’implosion le jour de Noël, avec des révélations qui déclenchent la surprise, l’indignation, le dégoût, la colère.


Un thriller réussi, alors ? Eh bien, pas tout à fait. J’ai vraiment trouvé le dénouement m’a laissé perplexe. Si j’avais fini par me douter de l’identité du coupable, j’ai vraiment trouvé leur moyen de fonctionnement franchement tiré par les cheveux et manque de crédibilité. Bien que je comprenne la raison de leur geste, j’ai été dubitative mais aussi scandalisée, si bien que je ne saurais dire si ma colère vient du fait que je partage la révolte d’Alice ou parce que le dénouement de l’intrigue est vraiment tirée par les cheveux. Peut-être un peu des deux.


J’ai aussi été surprise et mécontente de la fin qui n’en est pas vraiment une pour moi, tant le roman s’achève de façon brutale, sans véritable conclusion, et sur un nouveau élément venant perturber la vie d’Alice. Qu’est-ce qu’il se passe ensuite ? Pourquoi cette mention sur ce personnage pour terminer le roman ? Comment Alice et sa famille vont gérer cette nouvelle crise ? Comment vivre après tout ça ? Que va-t-il se passer pour Romy ? Ça se termine vraiment en cliffhanger alors que, sauf preuve du contraire, ce livre n’aura pas de suite. La fin m’aura vraiment frustrée, je ne comprends vraiment pas l’intérêt de finir ainsi ce roman.


J’aurais aussi apprécié la présence d’une page d’avertissement en début de roman, concernant certains trigger warnings…


Un thriller domestique et psychologique vraiment haletant en somme, avec une intrigue bien menée, sans temps mort. Un véritable page turner qui ne laisse pas indifférent. Malheureusement, je déplore un dénouement tiré par les cheveux et une fin brutale qui m’a laissé frustrée et perplexe. 


C'est drôle, ça me paraissait si simple dans mes livres de tuer des personnes, de mettre en scène des psychopathes ou des tueurs occasionnels. Je n'écrirai plus jamais de la même façon. La mort ne reste jamais sans conséquences.

samedi 6 décembre 2025

Transylvania - Nicolas Beuglet.

Il était une fois…

Encore aujourd’hui, on prétend que le château de Bran, en Transylvanie, était la propriété du comte Dracula. Rares sont ceux qui s’arrêtent dans cet hôtel reculé, cerné par la neige et la glace. L’endroit paraît habité par des fantômes depuis la nuit des temps.

C’est là que la jeune inspectrice Mina Dragan est envoyée pour enquêter sur un meurtre étrange. Un cadavre gît dans une chambre. Celui de l’unique client de l’établissement. À ses côtés traîne une vieille malle verrouillée. Avant de disparaître, l’assassin a inscrit un tatouage énigmatique sur la main de sa victime.

Mina Dragan ne le sait pas mais c’est pour elle le début d’un jeu de piste terrifiant qui lui fera découvrir la face cachée et peut-être pas si imaginaire des contes de fées de notre enfance.

Et si la clé de tous ces mystères se trouvait dans un seul livre ?

Un livre fondateur.

Il était une fois Transylvania…


J’ai commencé ce roman avec beaucoup d’enthousiasme, mais voilà que je clos le livre avec beaucoup de frustration. Ce roman n’a pas été ce à quoi je m’attendais.


En voyant la couverture puis en lisant la quatrième de couverture et les premiers chapitres, je m’étais vraiment attendue à un polar dont l’action se situerait au château de Bran et dont l’intrigue se ferait essentiellement autour du roman Dracula, d’autant que nous avons un meurtre qui s’est produit au château de Dracula, une inspectrice qui s’appelle Mina Dragan (Mina d’après le personnage du roman, et le nom de famille qui évoque le mot ‘dragon’ que l’on associe aussi à Dracula). Ainsi, j’ai été quelque peu décontenancée quand j’ai vu que notre protagoniste ne restait finalement que peu de temps en Transylvanie et dans le château de Bran et que l’intrigue prenait une direction que je n’avais pas envisagée : celle des contes de fées.


En effet, notre assassin impose à notre jeune inspectrice une sorte de jeu de piste où elle doit traquer chaque indice qu’il lui laisse, chacun en rapport avec les contes des frères Grimm et plus particulièrement l’histoire de Blanche-Neige. En soi, ça n’a pas été une direction qui m’a déplu, loin de là, même si j’aurais bien aimé une intrigue où le mode opératoire de l’assassin se serait inspiré de Dracula. J’ai néanmoins trouvé intéressant un polar où l’assassin s’inspirait de l’univers des contes de Grimm, j’ai aimé la traque de l’inspectrice, son séjour en Allemagne, la découverte des indices liés aux contes. C’était intéressant, haletant même. Mais on est tout de même en droit de se demander pourquoi intituler le roman « Transylvania » quand cette région mythique n’est que la très courte étape d’une intrigue rocambolesque dans laquelle notre assassin va faire balader notre héroïne de pays en pays.


D’ailleurs, c’est Wonder Woman, notre héroïne. Elle n’a pas besoin de beaucoup manger ou dormir pour rester toujours aussi opérationnelle qu’avant. Elle est malmenée, brutalisée, se fait attaquer, mais elle ne s’en sort pas trop mal… Elle se jette sur les suspects sans perdre haleine, oubliant les coups et blessures reçus… Et elle se fait balader de pays en pays, de la Roumanie à l’Allemagne en passant par la Chine… le tout sans rouspéter, sans ressentir la moindre fatigue morale ou physique, wow ! Plutôt irréaliste…


Que l’intrigue n’ait finalement pas grand-chose à voir avec Dracula et qu’elle s’inspire des contes de Grimm, pourquoi pas ? L’ennui, c’est que même les contes sont laissés de côté et l’intrigue devient une véritable réflexion sur l’IA et sur la baisse de la lecture, et sur les jeunes qui privilégient les écrans à la lecture, avec notre assassin et kidnappeur qui nous sort tout un speech, avec trois pages de statistiques sur la baisse de la lecture chez les individus depuis une certaine période, et ensuite sur les dangers de l’IA. Alors, le propos est très pertinent, et ces sujets sont dignes d’intérêt et malheureusement plus que d’actualité.


On peut y voir une manière pour lui de tirer la sonnette d’alarme, ce que j’entends et je suis d’accord, mais c’est vraiment amené de façon maladroite et abracadabrantesque et j’ai vraiment l’impression que c’est manichéen avec cette opposition stricte entre lecture et numérique, les jeunes qui scrollent sur les réseaux pour combler en vain un vide intérieur. Si je suis d’accord avec l’idée que l’on doit continuer à encourager la lecture et ne pas tout laisser entre les mains de l’IA, sous peine de perdre sa capacité de rêver, analyser et réfléchir, et de mettre en garde sur l’addiction aux écrans, la manière de l’assassin de s’y prendre était vraiment trop farfelue pour que je prenne son propos au sérieux, et donc celui de l’auteur. Un message intéressant et pertinent mais la façon de le formuler était… étrange.


Ce n’est pas un mauvais thriller, ce n’est juste pas ce à quoi je m’attendais, j’ai été déconcertée plusieurs fois par le changement de sujet. Le propos de fond est pertinent et intéressant mais amené de façon trop étrange pour que je le prenne entièrement au sérieux (à l’image de notre assassin). Ce n’est pas une mauvaise lecture en soi, il y a des aspects que j’ai beaucoup aimé, mais j’en ressors avec un avis globalement mitigé…


Cette affaire avait été si dense et l'avait emmenée dans des lieux et des histoires à ce point hors du temps qu'elle se sentait déconnectée du présent. Comme si les plaines désertes et enneigées de Transylvanie, les arches gothiques du château de Bran, l'étrange forêt de Blanche-Neige, l’hypnotique présentation de Grimm l'avaient transportée dans un monde imaginaire d'où elle avait du mal à revenir.