Seule et déboussolée, la jeune fille débarque donc à Conwy, porte d’entrée d’un immense parc naturel nommé Snowdonia, connu pour être un pays quasiment dénué de vie. Laurine y fait la connaissance de Henri Harlington, son grand-oncle, qui l’accueille à bras ouverts, ainsi que celle de Dryston, le jeune majordome du manoir, qui bien que charmant est désagréable à souhait ! Henri devant s’absenter pour affaires, Laurine se retrouve donc en seule compagnie de Dryston, dont la mission est de faire découvrir la région et les coutumes galloises à la jeune fille !
Parviendra-t-elle à apprivoiser le majordome afin que son séjour en terre étrangère ne se transforme pas en véritable cauchemar ? Les traditions de ce nouveau pays lui feront-elles quelque peu oublier la tristesse d’être loin de chez elle et de ses proches pour Noël ?
Snowdonia nous emmène en plein cœur du pays de Galles, à la fin du XIXe siècle, pour un petit conte de Noël bien sympathique.
Ce que je retiens essentiellement de ce roman est son cadre qui m’a dépaysé et m’a fait voyager. Ce roman est une lettre d’amour au pays de Galles. L’auteur ne cesse de nous faire découvrir la vie au pays de Galles, ses traditions (celles de la vie de tous les jours, mais aussi les traditions de Noël), sa gastronomie, ses paysages, son sens de l’hospitalité, tant et si bien que Perceval de Kaamelott en serait fier ! J’ai pu apprendre beaucoup de choses sur les coutumes du pays de Galles, des plus belles aux plus étranges, notamment la Mari Lwyd, le lovespoon, les légendes celtiques aussi, le christmas pudding. Il y a aussi des références à Dickens ou à Lewis Carroll. On apprend aussi des expressions locales telles que « affûter les meules », « consoler son café » ou « faire des petits pains ».
Snowdonia est également un lieu que l’on prend plaisir à découvrir. Sa grande étendue sauvage, souvent enneigée, ses paysages entre mer, montagnes et forêts, ses habitants parfois taquins, parfois désagréables mais le plus souvent sympathiques, à commencer par l’oncle Henri, écrivain à ses heures perdues. La plume de l’auteur est d’autant plus jolie que l’on savoure chaque description qu’il nous offre. J’ai beaucoup aimé découvrir le pays de Galles, d’autant plus pendant la période de Noël qui nous rend le voyage encore plus magique, et j’ai beaucoup apprécié découvrir le pays et ses coutumes en même temps que notre héroïne.
Concernant la romance, je n’ai malheureusement pas été entièrement convaincue. Alors, oui, ils sont adorables nos tourtereaux quand ils sont amoureux, quand ils s’échangent des baisers et que l’harmonie bat son plein entre eux. Mais j’ai bien souvent été déconcertée. Je n’ai d’une part pas compris le mépris, sinon l’agacement initial de Dryston envers Laurine (Monsieur avait-il des préjugés sur l’héroïne bien avant son arrivée ?), ou fâché de devoir veiller sur cette parfaite inconnue ? D’autre part, leur attirance mutuelle arrive un peu soudainement, sans que l’on comprenne d’où elle sort et ça se développe un peu trop rapidement à mon goût. Parfois, ils s’aiment, puis parfois Laurine s’emporte ou Dryston devient froid et distant envers elle, se mettant à la rouspéter comme une enfant. C’est une vraie girouette. Il alterne entre le jeune homme doux et prévenant et le type froid et rustre dont la mauvaise humeur tombe quand on ne s’y attend pas. Un petit problème d’hormones, peut-être ? Le fait d'être restreint au point de vue de Laurine n’aide pas. Les émotions et les sentiments sont survolés, et j’aurais apprécié avoir aussi le point de vue de Dryston, au moins pour comprendre son comportement parfois énigmatique.
Au moins on s’éloigne des clichés des romances de Noël, mais malheureusement, je n’ai pas été entièrement convaincue par le développement de celle-ci. Dommage, ils sont pourtant mignons, nos deux petits amoureux, mais la façon dont s’est mise en place leur romance ne m’a pas toujours paru bien crédible.
Snowdonia reste une lecture sympathique à découvrir pendant la période des fêtes. Si la romance ne m’a pas convaincu, par son manque de crédibilité, j’ai été charmée par ce voyage au pays de Galles et en apprendre davantage sur les coutumes du pays mais aussi ses traditions festives. Un vrai dépaysement !
Une chèvre avec des cornes immenses et recourbées me faisait face. Elle me fixait. Son regard ne ressemblait guère à celui de quelqu’un voulant m’inviter à dîner. Il voulait plutôt dire : Dégage de chez moi ! Apparemment, elle ne devait pas être au courant des règles de l’hospitalité et du savoir-vivre en vigueur dans son pays. Je décidai de les lui rappeler :
— Écoute-moi bien, toi, la bestiole ! Sache que je vais raconter à tout le pays de Galles que tu réserves un très mauvais accueil aux étrangers venus réclamer le droit d’asile, ici-même, dans tes montagnes ! Tu en seras si honteuse que plusieurs générations de chevreaux issus de ta descendance seront encore rongées par l’humiliation pendant des dizaines et des dizaines d’années !
— Bêeeeeeeh ! fit-elle en guise d’unique réponse.
Elle frotta son sabot droit sur le sol, faisant voler des paquets de neige à droite et à gauche, comme pour m’impressionner.
— Très bien, comme tu veux ! Si tu prends ce ton-là, je vais en parler à la reine Victoria ! Elle va te bannir de Snowdonia !
La créature s’en moqua éperdument. Elle n’hésita pas à me charger. J’esquivai son attaque en me déplaçant sur le côté gauche, mais mes pieds dérapèrent sur une plaque de verglas. Je m’écroulai sur le sol gelé et sombrai dans l’inconscience. Les dernières choses que j’aperçus furent des ombres dansantes au-dessus de moi. Je priai intérieurement qu’il n’existe pas une race de chèvres carnivores dans cette région maudite.

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