Pourtant, cette année, Alice ne peut pas fermer la librairie-salon de thé qu'elle tient depuis quelques mois. Alors elle embauche Romy pour l'aider à préparer les pâtisseries de Noël, à servir les clients et à organiser les nombreux événements qui animent cette période magique de Noël. Des ateliers d'écriture, des rencontres avec des auteurs... L'un d'eux, d'ailleurs, ne laisse pas Alice indifférente. Mais, comment imaginer une relation avec un homme quand il est impossible de se séparer de sa sœur ?
Un matin, Alice retrouve un livre sur le comptoir: Qui doit mourir ? Lorsqu'elle le remet en place, elle trouve un post-it collé sur l'étagère : " Qui ? "
Commence alors un enchaînement de phénomènes étranges au sein de la librairie. La tension de plus en plus palpable amplifie les symptômes de l'état limite de Romy et la relation entre les deux sœurs devient électrique. Alice ne se sent plus en sécurité. Alors qu'elle tente de se raisonner, un client succombe après l'ingestion d'un cupcake...
Avec cette couverture rose bonbon représentant un cupcake, le cadre d’une librairie-salon de thé en pleine période de fêtes, je m’attendais à plonger dans un cozy mystery. Au final, c’est un vrai thriller psychologique qui s’est dessiné au fil des pages !
Le roman est indéniablement un page turner, la lecture a été très addictive. Alors que je pensais durer la semaine avec, je l’ai terminé en deux jours, et il me tardait sans cesse d’y replonger pour découvrir la suite ainsi que le fin mot de l’histoire.
L’histoire est beaucoup moins cozy que ce à quoi je m’attendais, ce que j’ai trouvé surprenant mais intéressant. Alice est une trentenaire qui vient de déménager et d’ouvrir sa librairie qui fait aussi salon de thé, avec sa coéquipière Imaé. Sa sœur aînée, Romy, est atteinte de nombreux troubles psychologiques et, sa sœur étant la seule à canaliser ses crises, elle réclame constamment sa présence et son attention, si bien qu’Alice a fini par ne plus vivre pour elle et par étouffer dans le foyer familial, si bien qu’elle a fini par partir définitivement vivre sa vie, sans toutefois couper les ponts avec sa famille. Ajoutons à cela sa mère qui reproche sans cesse à Alice d’avoir abandonné sa sœur et lui reprocher les crises et rechutes de Romy.
Refusant le chantage maternel d’abandonner sa maison et sa librairie pour passer Noël au domicile familial, Alice propose d’héberger Romy chez elle pour passer les fêtes entre sœurs. Romy arrive donc, accompagnée des parents qui (entendons surtout la mère) n’ont pas confiance à l’idée de laisser Alice gérer seule Romy. Alice alterne donc son quotidien avec son travail, ses relations familiales chaotiques entre les reproches de sa mère et le besoin constant d’attention de Romy, son ex qui la harcèle, mais aussi son histoire d’amour récente avec un charmant auteur. Puis, peu de temps après l’arrivée de sa famille, des événements étranges surviennent, perturbant le quotidien des deux sœurs. Alice retrouve des notes étranges, Romy pense être surveillée par un père Noël lui voulant du mal, et puis le sang commence à couler… La relation entres les deux sœurs se complique et il devient de plus en plus difficile de savoir qui est responsable de tous ces évènements. Qui en veut à Alice ? Quel message le responsable cherche-t-il à lui faire passer ?
Le tout donne un thriller domestique vraiment pas comme les autres ! J’ai aimé suivre cette intrigue qui m’a tenu en haleine jusqu’au bout, ne pouvant plus lâcher le livre avant de connaître le fin mot de l’histoire. Les chapitres sont courts et l’intrigue très bien rythmée. Il n’y a pas ou peu de temps morts, on enchaîne rapidement avec une nouvelle note, un rebondissement, une révélation. On a pas le temps de se reposer, les questions se multiplient dans la tête au fur et à mesure que l’intrigue avance à un rythme de plus en plus effréné, nous emmenant là où on ne s’y attend pas.
Sans être particulièrement attachants ou antipathiques, les personnages ne laissent pas indifférent et nous font ressentir de la colère, de l’indignation, de la compassion. Il faut dire qu’il s’en passe des choses ! Nous nous retrouvons témoins de ces journées mouvementées d’Alice et sa famille, de leurs angoisses, leurs interrogations, alors que des secrets de famille jamais soupçonnés remontent peu à peu à la surface… avec l’ambiance qui se fait de plus en plus oppressante et anxiogène, jusqu’à l’implosion le jour de Noël, avec des révélations qui déclenchent la surprise, l’indignation, le dégoût, la colère.
Un thriller réussi, alors ? Eh bien, pas tout à fait. J’ai vraiment trouvé le dénouement m’a laissé perplexe. Si j’avais fini par me douter de l’identité du coupable, j’ai vraiment trouvé leur moyen de fonctionnement franchement tiré par les cheveux et manque de crédibilité. Bien que je comprenne la raison de leur geste, j’ai été dubitative mais aussi scandalisée, si bien que je ne saurais dire si ma colère vient du fait que je partage la révolte d’Alice ou parce que le dénouement de l’intrigue est vraiment tirée par les cheveux. Peut-être un peu des deux.
J’ai aussi été surprise et mécontente de la fin qui n’en est pas vraiment une pour moi, tant le roman s’achève de façon brutale, sans véritable conclusion, et sur un nouveau élément venant perturber la vie d’Alice. Qu’est-ce qu’il se passe ensuite ? Pourquoi cette mention sur ce personnage pour terminer le roman ? Comment Alice et sa famille vont gérer cette nouvelle crise ? Comment vivre après tout ça ? Que va-t-il se passer pour Romy ? Ça se termine vraiment en cliffhanger alors que, sauf preuve du contraire, ce livre n’aura pas de suite. La fin m’aura vraiment frustrée, je ne comprends vraiment pas l’intérêt de finir ainsi ce roman.
J’aurais aussi apprécié la présence d’une page d’avertissement en début de roman, concernant certains trigger warnings…
Un thriller domestique et psychologique vraiment haletant en somme, avec une intrigue bien menée, sans temps mort. Un véritable page turner qui ne laisse pas indifférent. Malheureusement, je déplore un dénouement tiré par les cheveux et une fin brutale qui m’a laissé frustrée et perplexe.
C'est drôle, ça me paraissait si simple dans mes livres de tuer des personnes, de mettre en scène des psychopathes ou des tueurs occasionnels. Je n'écrirai plus jamais de la même façon. La mort ne reste jamais sans conséquences.

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