Christmas Therapy propose une romance plutôt classique entre une amoureuse de Noël et un Grinch, mais à travers une thérapie autour de Noël, ce qui apporte une certaine touche d’originalité à cette romance de Noël.
Ce n’est pas tant la romance en elle-même que je retiendrai de ce roman, mais plutôt le concept de la thérapie de Noël qui vise à aider les Grinch en puissance à se réconcilier avec Noël, et les addicts de Noël à tempérer un peu leur amour des festivités. J’ai beaucoup apprécié qu’il n’y ait pas de parti pris entre les « deux camps », qu’il n’y ait pas de « team Logan » ou de « team Maureen » … ou alors qu’on peut très bien prendre parti pour les deux à la fois.
On peut en effet juger compréhensible l’envie de Logan de ne pas être envahi par Noël, tout comme son aversion pour la version de Noël devenu trop commercial, tout comme on peut comprendre qu’il n’aime pas Noël car c’est une période difficile pour lui que ça le ramène à des souvenirs amers. On peut juger aussi légitime l’envie de Maureen de revendiquer son amour de Noël, après tout elle a bien le droit d’aimer Noël comme elle l’entend, pourquoi devrait-elle être jugée ? Même s’il y a des excès, qu’elle achète un peu trop de calendriers de l’avent, qu’elle se lève aux aurores pour avoir les meilleures places pour assister à une parade de Noël, tant qu’elle ne fait de mal à personne, qu’on la laisse vivre comme elle le veut !
J’ai également aimé cette notion d’équilibre que la thérapie de Noël veut appliquer. On ne demande pas à Logan d’adorer Noël, mais de ne plus ressentir cette « haine » irascible qui le ronge, mais d’associer à cette fête des traditions et des souvenirs plus positifs, pour compenser au fait que Noël a longtemps été pour lui synonyme de souvenirs douloureux, quitte à ce qu’il fête Noël à sa façon, et à son rythme, sans le brusquer. On ne demande pas non plus à Maureen de ne plus aimer ou de moins aimer Noël, mais de tempérer un peu, de lever le pied, et de prendre conscience que tout le monde n’aime pas Noël autant qu’elle, ou que tout le monde ne le fête pas de la façon dont elle l’entend, la façon qu’elle voit comme traditionnel. Le message qui découle aussi du roman est aussi le fait qu’il n’y a pas une seule bonne façon de fêter Noël mais qu’il y a un Noël différent pour chaque personne, même si pour certains, il s’agit d’aller au pub pour boire une bière devant un match de foot à la télévision, au lieu d’un repas avec une dinde.
« Je vais reformuler vos propos, Maureen, si vous me le permettez : ce n’est pas vraiment l’activité qui vous vient en tête lorsque vous pensez à Noël. J’aimerais vous rappeler une chose à tous. Noël est avant tout un état d’esprit. Noël n’est pas une journée, c’est une période, une saison, et chacun y associe des souvenirs qui lui sont propres. Partant de ce constat, nous pouvons donc affirmer qu’il existe autant de versions de Noël que de personnes. Vous ne pouvez pas vous permettre de juger ce que vos amis, vos voisins, vos collègues, ou encore des inconnus, associent à Noël. »
Concernant nos tourtereaux, même si je n’étais pas convaincue au départ, ils sont plutôt attachants et il y a de l’alchimie entre eux. Cela dit, ce n’est pas de la romance de Noël à me faire soupirer de bonheur et à me faire rêver. Je désespère de trouver un jour la romance de Noël qui saura me conquérir… Peut-être l’an prochain, qui sait !
Toutefois, les personnages principaux sont plutôt plaisants. J’ai bien aimé Maureen, une femme bien dégourdie, qui ne se démonte pas (merci aux grands-frères), qui n’est pas gênée par qui elle est, c’est une jeune femme pleine de vie. Si je l’ai trouvé un peu excessive par moment, dans son amour de Noël, elle évolue et apprend qu’elle ne doit pas imposer sa version de Noël à Logan, mais apprendre à s’adapter, célébrer Noël à la façon de Logan, sans se débarrasser de ses propres traditions. Logan est plutôt aux antipodes, il est ronchon et moqueur, mais il a un bon fond et se prête au jeu, en accompagnant Maureen dans ses sorties de Noël. Je regrette toutefois que sa relation conflictuelle avec sa mère soit si peu exploitée, alors que c’est l’un des aspects centraux du roman, c’est ce qui a poussé Logan à faire cette thérapie. J’ai l’impression que cet aspect, plutôt central, a vite été balayé sur la fin alors qu’il avait enfin commencé à être honnête avec sa mère et expliquer son mal-être.
Concernant les autres personnages, les amis de Logan sont tout simplement infects, Glen étant le pire de tous, à se conduire de manière mesquine (encore heureux que certains se rattrapent sur la fin). Heureusement, les amis de Maureen se rattrapent un peu, avec Aly qui est aussi fan de Noël qu’elle, et prête à la soutenir, mais aussi Evan qui aurait très bien pu être psy pour couple tellement il a été de bons conseils, ne prenant parti ni pour Logan, ni pour Maureen, et en voulant aider l’un et l’autre à mieux se comprendre, pour éviter ou réparer les malentendus, leur permettre d’ouvrir les yeux. Ce qu’il dit est toujours vrai, et la vérité peut faire mal parfois, mais il vise toujours juste, sans jugement. On gagnerait tous à avoir un ami comme Evan !
Bon, avec tout ça, qu’est-ce que je pense globalement de Christmas Therapy ? C’est un roman rythmé, la romance de Noël est classique mais l’idée d’une thérapie de Noël est un concept original et intéressant qui peut offrir une véritable réflexion autour de Noël. Cela dit, ça ne me laissera pas un souvenir impérissable et je n’ai pas trouvé le roman bien transcendant. Cela reste une petite lecture légère et divertissante qui permet de se plonger dans une ambiance festive.
— Est-ce que l’ambiance de Noël vous a pesé ?
— Non, pas spécialement.
— Aucune envie de partir en courant ?
Je me contente de secouer la tête de façon négative.
— Parce que vous étiez dans une représentation de Noël qui vous convenait. Noël était présent par touches et non en abondance. Noël est ce que l’on en fait, les valeurs qu’on y associe. Ce n’est d’ailleurs pas Noël en soi qui vous rebute, mais peut-être l’image ultra-médiatisée et commercialisée qui en est faite. Ce « trop » vous a poussé peu à peu à rejeter cette période.

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