Cette année, la première où leur fille a quitté la maison familiale, les Krank font leurs comptes et décident de faire l'impasse sur Noël. Finis le sapin, les cartes de vœux et Frosty, le bonhomme de neige illuminé, à eux les plages de sable fin, les palmiers et le ciel éternellement bleu! Une croisière financée par les économies réalisées, est exactement ce qu'il leur faut. Mais c'est sans compte sur leurs voisins qui, de l'envie et des encouragement, passent bien vite à une hostilité à peine voilée devant ce rejet des traditions de la petite communauté soudée. Assiégées par des chorales militantes et des supporters de Frosty, les Krank tiennent bon...jusqu'au jour où...
Une confession : non, je n’ai pas choisi ce titre en prévision du Noël de 2020, mais tout simplement parce que l’intrigue avait attisé ma curiosité.
Quelques jours avant Noël, Luther et Nora Krank conduisent leur fille, Blair, à l’aéroport qui a décidé de passer un an au Pérou pour apprendre à lire à de jeunes enfants. Face à la perspective de passer Noël sans leur fille, Luther décide de changer leurs habitudes pour aller se détendre en croisière, direction les îles. Pas de décorations, pas de cadeaux, pas d’invitations, pas de repas, oublié le stress des préparations de Noël. C’était sans compter sur le voisinage, d’abord surpris puis mécontent de cette décision, car Noël dans leur quartier, c’est toute une histoire ! Ils décident ainsi d’entrer en résistance et vont tenter le tout pour le tout pour redonner aux Krank le goût de Noël… qu’ils le veuillent ou pas.
J’ignore comment serait perçue cette situation en France, je me plais à croire que le voisinage n’accorderait pas grande importance au fait qu’un voisin ne veuille pas fêter Noël au profit d’une croisière de rêve. En tout cas, dans ce roman, l’auteur se base indéniablement sur le Noël américain dont les coutumes et traditions nous sont parfois méconnues, sauf celles que l’on connaît à travers les films de Noël. Il y a la tradition du « Frost » qui est un bonhomme de neige de décoration que l’on pose sur le toit, il y a les chorales qui chantent de maison en maison, des personnes qui font du porte à porte pour vendre sapins, calendriers, chocolats au profit d’une œuvre caritative, il y a la compétition de la meilleure maison décorée… Ainsi, lorsque notre couple annonce son intention de ne pas participer cette année, c’est la surprise générale. Le voisinage est choqué et dans l’incompréhension la plus totale, et se met en tête d’inciter Luther et Nora de fêter Noël malgré tout. C’est ainsi que le couple doit supporter les nombreuses interventions du voisinage, alors qu’ils sont attaqués à coups de chants de noël, de reproches, d’incitations… Ces tentatives donnent lieu à des situations plutôt rocambolesques et le roman étant court, on évite le côté répétitif.
On s’amuse des voisins tout comme on lève les yeux au ciel. Est-ce donc un crime de ne pas vouloir fêter Noël, ne serait-ce qu’une seule année ? Noël a-t-il pris une place si importante dans notre société que de ne pas le fêter est vu comme anormal ? Ainsi, à travers ce livre, l’auteur illustre à la fois la pression de vivre dans une communauté, un peu à la Desperates Housewives, où tout le monde se mêle de la vie de tout le monde et surveille ses voisins et n’hésite pas à donner son avis, mais aussi une société gouvernée par le capitalisme. Noël est devenu trop commercial, et moins féerique. Les voisins s’étonnent qu’on ne leur achète pas de calendrier ou de sapin ou qu’on ne participe pas à un concours, de ne pas voir de décorations tape à l’œil ou de recevoir des cartes de vœux.
Cela aurait été intéressant de découvrir à travers ce roman une sorte de leçon de tolérance envers la vie privée de chacun et la décision de fêter Noël ou pas, et de l’accepter. Seulement, un imprévu vient chambouler les plans du couple, et du coup cette leçon de tolérance passe moins dans l’intrigue. Je n’ai pas trop aimé la direction qu’a prise l’auteur pour son histoire [spoiler] avec la fille qui décide subitement de revenir, obligeant ses parents à annuler leur croisière et à préparer noël à la dernière minute et donc au final, ils doivent bien malgré eux fêter noël [/spoiler], même si j’ai aimé voir le revirement des voisins et amis, ceux qui s’étaient moqués au départ, qui décident de venir au secours de Luther et Nora et de les aider, nous montrant une belle leçon de solidarité et de partage pour Noël, ce qui fait que les personnages passent d’un Noël commercial au vrai sens de Noël, avec plus de féerie.
Ce n’est pas un roman inoubliable, et aucun personnage ne se démarque réellement, je ne garderai pas un souvenir particulier de ce roman, mais c’est une histoire courte qui se laisse lire, et qui reste divertissante à lire, en particulier en période de fêtes.
Les chanteurs passèrent à Vive le vent d'hiver, une interprétation allègre et retentissante, probablement inspirée par l'excitation générale. Le chef de chœur invita les voisins à se joindre à eux, ce qu'ils firent avec joie ; les premières notes de Ô douce nuit jaillirent d'une trentaine de poitrines. Les jeunes gens chantaient juste, mais les voisins n'avaient qu'une idée en tête : faire du barouf pour que Luther ne sache plus où se mettre.
Au bout de vingt minutes, les nerfs de Nora lâchèrent ; elle se réfugia sous la douche. Luther essaya de lire une revue dans son fauteuil, mais les chants de Noël étaient de plus en plus forts. Il rageait, jurait entre ses dents (...) Quand ils entonnèrent Frosty, le bonhomme de neige, il descendit dans son bureau et prit la bouteille de cognac.
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