lundi 7 mars 2022

La mort dans les nuages - Agatha Christie.



Dans un avion en plein vol, Mme Giselle est assassinée, apparemment à l'aide d'une fléchette empoisonnée lancée depuis une sarbacane sud-américaine. C'est un coup très difficile pour le tueur, car tous les passagers pouvaient le voir, y compris Hercule Poirot, qui était présent à quelques mètres de la victime. Et pourtant, l'assassin a réussi. Cependant, son aplomb et sa ruse ne feront pas le poids face aux qualités de déduction du détective belge…




Dans mon cœur, le roi des détectives est sans conteste Sherlock Holmes mais j’ai une tendresse toute particulière pour Agatha Christie et son petit détective belge que j’ai pris plaisir à retrouver dans cette aventure.


La mort dans les nuages nous présente un meurtre en huis-clos. Après les meurtres sur un bateau (Mort sur le Nil) ou dans un train (Le Train Bleu, Le crime de l’Orient-Express), le délit se déroule ici dans un avion avec les originalités qui suivent : l’arme du crime qui se présente comme une flèche empoisonnée avec sa sarbacane, et la présence d’Hercule Poirot au moment où le meurtre se déroule. Bien qu’ayant le mal de l’air et ayant passé le vol à dormir, Poirot devient suspect de l’affaire malgré lui. Un affront pour le détective belge. Le voilà suspect et on assassine sous son nez ! C’en est trop, et voici que ses fameuses petites cellules grises se mettent au travail pour dénicher le ou la coupable, aidé de Jane Grey, une jeune coiffeuse qui était également présente lors du vol.


Bien-sûr, les passagers interrogés disent ignorer tout de la victime et ne pas être impliqués dans l’affaire, et nous avons une belle brochette de suspects : une riche héritière et sa rivale, un dentiste, une coiffeuse, un docteur, un auteur de roman policier, deux archéologues français… ainsi qu’une guêpe ! Bien-sûr, au fil des chapitres, on finira par apprendre que la plupart de ces personnes étaient liées à la victime puisque cette dernière prêtait de l’argent en cas de difficultés… et n’oubliait jamais de réclamer son remboursement que certains peinaient parfois à faire, faute de moyen. Ainsi, ils trouvent bien leur intérêt à la mort soudaine de cette vieille dame. Fidèle à elle-même, la reine du crime ne manque jamais de faire dévoiler à ses personnages leurs petits problèmes familiaux ou conjugaux… et n’a pas su résister à l’envie de nous taquiner un peu, pauvres Français, ainsi que des auteurs de policier (l’occasion de faire un peu de satyre ?), et de parler de ces gens étranges mais fascinants que sont les archéologues (on sent que Madame Christie devait avoir épousé son archéologue de mari à cette époque).


Une fois de plus, Dame Agatha sait très bien jouer sur la psychologies de ses personnages et nous offrir une affaire intéressante dans laquelle on est bluffé par la véritable identité du meurtrier ainsi que son motif… Il y a bien des rebondissements dans cette affaire qui oscille entre la France et l’Angleterre, ainsi qu’une touche humoristique si propre à l’auteure, à travers ses petites taquineries, les répliques de l’inspecteur Japp côté anglais et l’inspecteur Fournier côté français, ou certains personnages drôles malgré eux (j’imagine encore l’un des inspecteurs s’entraîner avec la sarbacane devant les yeux surpris sinon effrayés des spectateurs)… mais tout de même, Hercule Poirot a un peu la fâcheuse manie de se faire entremetteur dans ses enquêtes !


Encore une fois, j’ai passé un très bon moment avec Hercule Poirot et Agatha Christie, il ne fait pas partie de mes préférés mais comme d’habitude, la formule fonctionne et l’histoire se lit avec beaucoup de plaisir, et on en redemande !


- Vous croyez vraiment que les Français sont les coupables ?

- Franchement, non. A mon avis, les archéologues sont de pauvres bougres. Tout le temps à creuser et à tenir des propos sans queue ni tête au sujet de ce qui est arrivé il y a mille ans... D'où le sauraient-ils, je vous le demande un peu ! Qui va les contredire ? S'ils affirment qu'un foutou collier de perles est vieux de cinq mille trois cent vingt-deux ans, qui va les contredire ? Ce sont peut-être des menteurs - bien qu'ils aient l'air de croire eux-mêmes à ce qu'ils disent - mais ils sont inoffensifs. J'ai eu un vieux ici, l'autre jour, à qui on avait fauché un scarabée. Il était dans un état ! Un brave type, mais aussi désarmé qu'un nourrisson. Non, entre nous, je ne crois pas un instant à la culpabilité de cette paire d'archéologues français.

- A celle de qui, alors ?

- Eh bien, il y a Clancy, évidemment. Il est bizarre. Il se balade en parlant tout seul. Quelque chose le travaille, ça c'est sûr.

- L'intrigue de son nouveau roman, peut-être ?


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