jeudi 23 février 2023

Arte - Kei Ohkubo.

Florence, début du 16e siècle. Dans ce berceau de la Renaissance, qui vit l’art s’épanouir dans toute sa splendeur, une jeune aristocrate prénommée Arte rêve de devenir artiste peintre et aspire à entrer en apprentissage dans un des nombreux ateliers de la ville…  Hélas ! Cette époque de foisonnement culturel était aussi celle de la misogynie, et il n’était pas concevable qu’une jeune femme ambitionne de vivre de son art et de son travail. Les nombreux obstacles qui se dresseront sur le chemin d’Arte auront-ils raison de la folle énergie de cette aristo déjantée ?


Arte est un manga qui avait tout pour me plaire, pourtant j’ai eu bien du mal à progresser dans ma lecture.


Je vais d’abord commencer par les griefs avant de terminer sur les points positifs.


À l’inverse de la plupart des lecteurs/trices, j’ai eu bien du mal à m’attacher à l’héroïne. Je la trouve bruyante, impulsive, avec la fâcheuse tendance à mettre son nez dans les affaires des autres, et elle parvient à changer la personnalité de certains par le pouvoir de son sourire Colgate et par sa personnalité optimiste. Par certains aspects, elle me rappelle Naruto, mais en moins attachant.


En outre, l’aspect « moi femme, moi défier la société et réaliser mon rêve », qu’on retrouve de plus en plus en fiction, n’est pas parvenue à m’attirer ici et amené de façon pas très subtile et ce manque de finesse de l’histoire ne la rend pas crédible pour deux sous. Cela dit, je reconnais à Arte ses qualités et c’est une héroïne qui ne demande qu’à évoluer et mûrir et je l’accompagne de tout cœur dans son rêve, qui est de devenir une femme peintre reconnue.


Toutefois, j’ai beaucoup aimé le cadre que nous proposait le manga qui est celui de la Renaissance italienne et du monde des artistes, mais aussi le long et laborieux chemin pour percer dans ce monde complexe. Le manga nous présente les pratiques artistiques, les matériaux, les pigments, l’étude clandestine de l’anatomie pour que le sujet peint soit le plus réaliste possible, la place de l’artiste avec l’importance du commanditaire, la répartition du travail entre le maître et ses assistants, etc. Nous avons aussi quelques bulles explicatives visant à mieux nous éclairer sur le contexte et les pratiques.


En résumé, un voyage historique des plus intéressants et qui montre à quel point le monde des artistes peut être impitoyable déjà pour les hommes, alors notre héroïne, en tant que femme, doit faire deux fois plus pour s’imposer dans ce milieu masculin et faire reconnaître son talent et sa volonté en compagnie de son maître, Léo, qui ne la laisse pas indifférente.


Je ne dirai rien concernant la romance (rien encore de concret, juste les sentiments d’Arte pour Léo) qui ne me fait ni chaud ni froid, tout comme le personnage de Léo qui me semble assez apathique (plutôt le cliché de beau bru bourru et renfermé qui cache en réalité un cœur d’or et des blessures)


Cela dit, j’ai beaucoup apprécié voyager dans les rues de Florence au XVIe siècle, l’univers mis en place est très bien documenté et la mangaka nous offre une belle reconstitution, que ce soit au niveau des objets, de l’architecture ou des costumes. Sans atteindre la beauté de Cesare, les graphismes d’Arte sont réussis, détaillés, clairs et minutieux.


Les sous-intrigues sont d’intérêt inégal, il y en a certaines que j’ai apprécié plus que d’autres, notamment celle où Arte doit travailler avec d’autres artistes sur une fresque et comment elle essaye de se faire accepter, ou l’intrigue autour de la petite Caterina qu’Arte doit apprendre à connaître et « apprivoiser » en vue de faire son portrait et de l’aider à résoudre ses problèmes.


En résumé, un manga plutôt sympathique dont le cadre attrayant est celui de la Renaissance italienne et du monde des artistes. Si j’ai apprécié ce voyage historique ainsi que quelques sous-intrigues, je dois avouer ne pas avoir été charmée par son héroïne. Arte est très loin d’arriver à la botte de Cesare, mais c’est un manga qui reste divertissant et qui n’est pas dénué de qualités, bien au contraire…


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