La vie d'Anya est un vrai cauchemar. Une famille "gênante", des rondeurs mal placées, et un accent russe qui complique considérablement son intégration au lycée. Pour couronner le tout, la voilà qui dégringole dans un puits où elle tombe nez à nez avec un fantôme. C'est Emily, tombée là elle aussi quelques décennies plus tôt. En l'aidant à sortir du trou puis en lui donnant de précieux conseils, Emily devient vite la meilleure amie d'Anya. Enfin, c'est ce qu'elle croit...
Cette bande-dessinée m'a été conseillée par Wilwy, mon Alsacienne adorée, sur Discord, que je remercie pour cette sympathique découverte !
Anya est une jeune lycéenne avec des rondeurs qu’elle déteste et des origines dont elle a honte, car Anya est d’origine russe et sa famille a emménagé en Amérique. Anya complexe car elle aimerait bien se fondre dans la masse et être populaire, et surtout attirer l’attention du garçon qui lui plaît, et qui sort malheureusement avec une fille sublime et populaire, comme beaucoup d’adolescentes de son âge. Un jour qu’elle sèche le lycée et se promène dans les bois, elle tombe malencontreusement dans un trou et découvre avec terreur qu’au fond de ce trou se trouve un squelette et un fantôme qui lui est attaché. Ce fantôme, c’est Emily, qui lui explique avoir été assassinée il y a 90 ans. Passé le choc, Anya ne sait comment réagir face à ce fantôme. Désireuse de se faire une amie, Emily aide Anya à sortir du trou. À partir de ce moment, Emily suit Anya dans son quotidien. Si cela n’enchante pas Anya de prime abord, elle va vite en saisir les avantages car Emily lui permet d’entrevoir ce qu’elle rêve : la réussite et la popularité, grâce à l’aide qu’Emily lui apporte pour tricher aux examens et pour attirer l’attention du garçon de ses rêves… Débute ainsi une amitié pas comme les autres. En remerciement, Anya décide d’enquêter sur sa mort, mais ce qu’elle découvre lui réserve bien des surprises…
Cette histoire est assez typique des récits de fiction autour de l’adolescence, et montre un lycée américain plutôt classique, voire caricatural, avec une jeune fille qui a les soucis « classiques » d’adolescents avec, toutefois, du fantastique qui sert parfaitement à l’histoire, avec la présence d’Emily, un fantôme qui va évoluer au cours de l’intrigue. L’histoire n’est pas des plus originales ni même son déroulé, certains retournements ne sont pas étonnants et la quatrième de couverture nous dévoile de suite qu’il faut se méfier du fantôme mais la sauce a bien prise de mon côté. J’ai apprécié cette lecture et découvrir l’évolution de l’intrigue, les pages se tournent facilement et je ne me suis pas ennuyée une seconde. Je regrette toutefois que la fin soit un peu rapide entre Anya et Emily, je n’aurais pas été contre à ce qu’elle ait été un peu plus développée.
J’ai trouvé mignonne l’amitié hors du commun entre Anya et son fantôme, les moments d’insouciance et de bonheur qu’elles passent au fur et à mesure du temps qu’elles passent ensemble, jusqu’à ce que s’installe un autre climat alors qu’Emily change, passant de fantôme attentionné et ne désirant rien que plus que de la compagnie, elle qui a été seule pendant 90 ans, jusqu’à adopter une attitude de plus en plus étrange et devenir envahissante, inquiétant Anya. La tension monte peu à peu et on s’interroge sur Emily, son passé, ses prochaines réactions et comment cette tension va se résoudre.
Plus qu’une histoire de fantôme, c’est aussi un récit d’apprentissage, l’histoire de fantôme servant de prétexte à l’héroïne pour grandir et évoluer. Si Anya nous semble un peu égoïste et hautaine, je lui reconnais que, malgré son désir d’être aimée et reconnue, elle sait réfléchir et faire la part des choses. Elle sait jusqu’où il ne faut pas aller, et être raisonnable. Malgré tout, être adolescent n’est pas chose facile, surtout lorsqu’on est ignoré sinon impopulaire à l’école. Je pense qu’on a tous un peu souhaité être quelqu’un d’autre et que cette double identité qu’elle possède (d’origine russe et Américaine d’adoption), si riche soit-elle, ne doit pas être facile à assumer tous les jours, surtout quand on est une adolescente en pleine construction, qui se cherche encore. C’est pourquoi ça fait plaisir de voir, au cours de l’histoire, Anya apprendre à être plus en paix avec elle-même, elle va prendre conscience de ce qui l’entoure davantage et apprendre le classique mais toujours juste adage que les apparences sont souvent trompeuses. Anya est un personnage complètement humain, avec ses qualités et ses défauts. J’ai aimé la voir commettre des erreurs, essayer de les réparer, avancer tant bien que mal et vouloir aider Emily, bien malgré cette dernière.
Les apparences parfois trompeuses, une thématique que l’on retrouve dans le récit : des personnes ne sont pas forcément ce qu’elles semblent être, même les filles semblant idéales ont leurs propres blessures et failles, etc. Une sorte de leçon classique mais intemporelle qu’Anya va apprendre. J’ai également trouvé intéressant le travail autour d’Emily et surtout le fait que son évolution suit le cheminement inverse de celui d’Anya, comme un jeu de miroir inversé. Alors que l’une gagne en « lumière », l’autre gagne en noirceur, l’une s’épanouit et l’autre se renferme. J’ai donc suivi avec intérêt l’étrange relation qui se noue entre Anya et Emily, et j’ai attendu avec curiosité le dénouement de leur histoire commune !
La Vie Hantée d'Anya (qui a connu un autre titre, Le fantôme d'Anya) se révèle au final être un joli récit initiatique d'une jeune fille mal dans sa peau qui éprouve quelques difficultés à s'intégrer, et qui se mêle à un aspect plus fantastique, surnaturel, ce qui se lie très bien aux couleurs assez sombres (gris, blanc, noir avec des nuances de bleu). Si les graphismes n'ont rien d'exceptionnel, les traits ronds et doux sont très agréables à regarder. Un roman graphique que je recommande pour un public jeune ou adulte, et pour tout amateur (ou amatrice) d'histoires de fantôme !
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