dimanche 23 avril 2023

Hadès & Perséphone (T.1) A touch of darkness - Scarlett St. Clair.


Après s'être installée à Nouvelle Athènes, la jeune déesse Perséphone espérait mener une vie discrète, dans la peau d'une journaliste mortelle. Tout change lorsqu'elle s'assied pour jouer une partie de cartes avec un étranger hypnotique et mystérieux, dans une boîte de nuit branchée.

Après sa rencontre avec Hadès, Perséphone se retrouve liée par un contrat avec le dieu des Ténèbres, dont les conditions sont impossibles : Perséphone doit créer la vie dans le monde souterrain ou perdre sa liberté à jamais.


Alors qu'elle s'efforce de semer les graines de sa liberté, son amour pour Hadès grandit, un amour à la fois envoûtant et interdit.



Imaginez une rencontre entre la mythologie grecque et 50 nuances de Grey.



Voici leur bébé.



J’avais pourtant, au préalable, lu quelques critiques négatives de ce roman, extraits à l’appui, mais j’étais tout de même curieuse de le découvrir pour m’en faire ma propre idée, désireuse de comprendre l’engouement général et notamment celui de ma sœur qui me l’a chaudement recommandé, et aussi car je suis attachée à la mythologie grecque et plus particulièrement l’histoire d’Hadès et Perséphone.



Quelle lecture longue et laborieuse ce fut !



Les personnages sont creux et inintéressants, à commencer par les protagonistes. Perséphone est le cliché de la jeune femme qui n’est « pas comme les autres filles », qui est une déesse mais se fait passer pour une mortelle par envie de liberté et rébellion envers sa mère. Elle est cruche, ne sait pas ce qu’elle veut et ne sait pas se décider concernant Hadès, entre le considérer comme un salaud de la pire espèce ou un pauvre bisounours incompris. Hadès est le cliché du mec beau, ténébreux, mystérieux et torturé. Il est hautain et arrogant mais, au fond de lui, il se soucis de ses sujets et a bien des blessures dans son âme tourmentée. Déméter est présentée comme une mère tyrannique qui ne voit sa fille que comme une possession, qui mettrait des caméras dans sa chambre et un bracelet électronique autour de sa cheville si elle le pouvait. Lexa est le cliché de la meilleure amie fêtarde et fashionista qui traîne Perséphone en boîte et veut la dévergonder. Hermès est le cliché du gay efféminé qui devient pote avec l’héroïne et veut des détails croustillants sur sa vie amoureuse et sexuelle. Hécate ne m’a pas laissé grande impression, et quasiment la totalité des personnages hurlent « NOTRE REINE » quand Perséphone respire en direction d’Hadès, insinuant à tout bout de champ que c’est sa destinée de devenir son épouse et reine, et pourquoi pas lui faire des bébés, c’était pénible. Mais, grosso modo, les personnages secondaires ont un rôle de figurants et ne servent quasiment à rien dans l’histoire.



Je n’ai pas non plus été convaincue par la relation entre Hadès et Perséphone, qui réunit tous les pires clichés et ingrédients du genre New Romance. Leur relation n’a aucune tension amoureuse, aucun développement, tout se passe très vite, la seule chose qui lie nos personnages, c’est le sexe. Ils se connaissent à peine que hop, ils sont déjà dans les bras de l’autre. Ajoutons à cela des scènes de cul comme s’il en pleuvait, Hadès qui nous sort des « chérie » hautains et condescendants à tout bout de champ, des scènes plus que douteuses avec Hadès avec un consentement de Perséphone parfois très douteux, une infantilisation de la femme, des gestes et paroles supposées nous faire pâmer mais qui sont très cringe [spoiler] Perséphone qui se réveille nue dans le lit d’Hadès et, lorsqu’elle lui demande s’ils ont couché ensemble, il lui répond « Quand je te baiserai, tu t’en souviendras », ou encore lorsqu’il se frotte contre Perséphone endormie [/spoiler]



Ajoutons à cela que la plupart des interactions entre Hadès et Perséphone manquent de cohérence avec les disputes qui n’en sont pas vraiment puisqu’ils ne s’en tiennent pas rigueur bien longtemps, Perséphone qui se répète qu’elle le déteste, qu’il est ignoble, et au final un seul regard de braise fait s’effondrer tous ses principes et la fait tomber dans ses bras et oh mon dieu il est horrible, je le déteste, et oh la laaaaa il est trop beau, le souffle me manque, ma poitrine me fait souffrir… Ok ma chérie, je crois qu’à force de ressentir tout ça quand tu le vois, tu fais une réaction allergique ou une crise cardiaque.



On peut reprendre le mythe d’Hadès et Perséphone de plusieurs façons, mais on sent clairement ici que l’auteure a repris 50 nuances de Grey. Une étudiante en journalisme qui doit interviewer beau mâle sombre et ténébreux, les deux personnages liés par un contrat, les scènes de cul à répétition, merci mais non merci. Qu’on soit bien clair, les scènes de sexe ne me dérangent pas, encore faut-il savoir bien doser le nombre de scènes et surtout savoir bien les écrire.



Il y a tout de même quelques points positifs, même s’ils ne sont pas nombreux et ne suffisent pas à sauver ce monument de nullité. Le mélange entre notre monde moderne et la mythologie est intéressant, il apporte un nouveau souffle aux mythes anciens et c’est une appropriation moderne plutôt intéressante, mais hélas trop peu exploité au profit de la romance… Les scènes avec Cerbère m’auront quand même arraché un sourire, et Perséphone a tout de même quelques moments où elle déchire, c’est rare mais ça arrive sur la fin [spoiler] lorsqu’elle utilise ses pouvoirs [/spoiler]. J’ai également trouvé intéressant l’aspect véritable des divinités et ce qu’ils choisissent de dissimuler et de montrer au commun des mortels.



J’ai aussi été intriguée par le fait que Perséphone, pourtant déesse du printemps et fille de Déméter, soit incapable de faire pousser fleurs et plantes… qui meurent à son contact, ce qui m’a fait m’interroger sur le pourquoi et le comment, et comment les choses allaient évoluer, d’autant plus que son contrat avec Hadès stipule qu’elle doit lui créer un jardin. Malheureusement, on la voit trop peu à l’œuvre et, tenez-vous bien, ce qui l’aide à créer ce jardin et récupérer ses pouvoirs c’est… [spoiler] une partie de jambe en l’a… l’amouuuuuuur. Donc si je comprends bien, elle avait juste besoin de… TOMBER AMOUREUSE pour récupérer ses pouvoirs ?? S’émanciper, devenir puissante et tout le tralala ? Tu parles d’un message ! [/spoiler]. C’est vraiment dommage car si cette partie ainsi que l’aspect mythologique avec les différents dieux dans notre société avaient été plus développés, cela aurait rendu le roman un tantinet plus intéressant. Bref, du potentiel mais très mal et même trop peu exploité.


En résumé, des personnages creux et inintéressants, une « romance » qui réunit tous les pires clichés du genre New Romance, un aspect mythologie/modernité trop peu exploité, beaucoup trop de scènes de sexe. Une lecture longue et laborieuse, qui n'a d'enfer que ce qu'elle m'a fait subir. Je ne suis clairement pas le bon public pour ce roman et le laisse volontiers à d'autres plus enthousiastes ! Pour ma part, c’est un flop et je ne lirais pas la suite…


Sur ce, je m'en vais retrouver le seul et unique Hadès, l'icône indémodable qui ne déçoit jamais.



Ceci a été mon ressenti sur une bonne partie du roman, pour le reste j'ai
plutôt pleuré de rire tant ça frisait le ridicule

1 commentaire:

  1. Ah bah j'ai terminé… FAUX, j'ai abandonné ce livre aujourd'hui ! Les raisons de mon abandon ? Précisément ce que tu décris ici. Une plume qui n'a franchement rien de folichon, des clichés tristes à pleurer, et globalement, un roman qui pue le sexisme a plein nez (Le consentement ? Le respect ? Qu'est-ce que c'est, ça se mange ?). J'aurais volontiers ri de tout ça si la féministe en moi n'avait pas frôlé l'asphyxie pendant les deux jours de torture que je me suis infligée à lire ça ! xD

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