Le petit Nicolas - Sempé et Goscinny.

Mon premier a un papa qui lui achète tout ce qu'il veut. 
Mon deuxième est le chouchou de la maîtresse. 
Mon troisième est le plus fort de la classe. 
Le papa de mon quatrième est agent de police. 
Mon cinquième est le dernier de la classe. 
Mon sixième qui est très gros aime manger. 

Mon tout est la plus chouette bande de copains qui ait existé : Geoffroy, Agnan, Eudes, Rufus, Clotaire, Maixent, Alceste, Joachim... et le petit Nicolas !

On ne présente plus le petit Nicolas, qui ne fait pas du tout ses 50 ans dans le monde de la littérature, il n'a pas pris une ride et les lecteurs, qu'ils soient petits ou grands, de cette génération se régalent toujours de ses aventures.

J'ai beaucoup de tendresse pour cette série, découverte grâce à ma professeur de français de sixième, Madame P., qui a également fait découvrir à la classe tant d'autres livres : du Pennac, Sherlock Holmes, JMG Le Clezio, etc.

Sous la plume de Goscinny, qu'on ne présente plus (Astérix, Iznogoud, Lucky Luke, etc) et les dessins de Sempé, nous découvrons plusieurs histoires courtes mettant en scène un petit garçon nommé Nicolas qui partage son quotidien entre l'école avec la maîtresse, sa chouette bande de copains, le chouchou qu'on ne peut pas frapper parce qu'il porte des lunettes, le Bouillon qui est le surveillant ; et sa maison avec ses parents, ses jouets, le voisin qui aime faire tourner en bourrique le papa de Nicolas, la petite voisine Marie-Edwige, la grand-mère de Nicolas, etc.

Les aventures du petit Nicolas se déclinent en plusieurs tomes : Le Petit Nicolas et les copains, Le petit Nicolas voyage, Le petit Nicolas et les vacances, Les récrés du Petit Nicolas, Le Petit Nicolas : c'est Noël, et ainsi de suite, nous permettant de découvrir et redécouvrir notre héro et sa chouette bande de copains dans plusieurs aventures et mésaventures où se mêlent l'humour et la tendresse de l'enfance. Le personnage nous livre ses pensées intimes grâce à un langage simple et oral d'enfant, l'innocence de ses constatations et découvertes, son regard sur les adultes souvent bien étranges, et les jeux et aventures qu'il se créée avec ses amis.

Les récits de ses aventures sont pleines de surprises et d'humour, accentué par le nombre de bêtises que lui et sa petite bande de copains déclenchent en permanence ! Les illustrations de Sempé sont simples mais expressives, elles se marient parfaitement à la plume de Goscinny et retranscrivent à la perfection la naïveté et l'innocence des personnages. Les histoires sont racontées à la première personne, par Nicolas, dans un style oral, simple et enfantin, avec toute la candeur et l'innocence d'un enfant d'école primaire, ce qui nous permet de retomber en enfance et d'imaginer les sensations des bancs de l'école, avec les leçons, les disputes, les bagarres, les bêtises et les punitions. L'originalité des prénoms des personnages apporte, je trouve, un petit plus (Agnan, Rufus, Clotaire, Alceste, Eudes, etc), et si le cadre de ces histoires se déroule vers les années 1950, elles n'ont pas pris une ride et sauront tout aussi bien enchanter les lecteurs d'aujourd'hui.

On peut trouver un schéma assez répétitif de la plupart de ces histoires : Nicolas et ses amis se disputent et se bagarrent souvent (ils ne sont pas différent d'un certain village d'irréductibles Gaulois que l'on connaît bien !) pour mieux se réconcilier, testant ainsi la patience de leur maîtresse et du surveillant, la maman et le papa de Nicolas se disputent parfois et la maman dit qu'elle va partir vivre chez sa mère puis ils se réconcilient, cependant ces histoires sont comme des bonbons. Il ne faut pas trop en lire d'un coup sous peine d'en avoir assez, elles se dégustent petit à petit, une histoire ou un tome à la fois. 

Si l'on peut retrouver un schéma similaire dans plusieurs histoires, elles ont toutes quelque chose à nous raconter avec beaucoup de fraîcheur et d'humour, les chutes sont toujours bien trouvées et nos personnages sont tous drôles et attachants. Impossible de s'ennuyer avec le petit Nicolas !

On était en classe, en train de faire un problème d'arithmétique très difficile, où ça parlait d'un fermier qui vendait des tas d’œufs et des pommes, et puis Rufus a levé la main.  

- Oui, Rufus ? a dit la maîtresse. 

- Je peux sortir, mademoiselle ? a demandé Rufus ; je suis malade. 

La maîtresse a dit à Rufus de venir jusqu'à son bureau ; elle l'a regardé, elle lui a mis la main sur le front et elle lui a dit : 

- Mais c'est vrai que tu n'as pas l'air bien. Tu peux sortir ; va à l'infirmerie et dis-leur qu'ils s'occupent de toi. 

Et Rufus est parti tout content, sans finir son problème. 

Alors, Clotaire a levé la main et la maîtresse lui a donné à conjuguer le verbe : "Je ne dois pas faire semblant d'être malade, pour essayer d'avoir une excuse afin d'être dispensé de faire mon problème d'arithmétique.". À tous les temps et à tous les modes.

Le petit Nicolas et les copains. Rufus est malade.