jeudi 24 décembre 2020

Casse-Noisette et le roi des souris - Ernst Theodor Amadeus Hoffmann.


Le soir de Noël, Marie s'endort, entourée de ses cadeaux. Elle a couché Casse-Noisette, le pantin de bois, dans un lit de poupée. Mais, lorsque l'horloge sonne le douzième coup de minuit, les jouets s'animent ! Casse-Noisette se prépare à affronter le terrible Roi des Rats pour sauver une princesse victime d'une affreuse malédiction. Marie, qui assiste au combat, se retrouve entraînée dans une aventure fantastique et périlleuse...





Popularisé par l’œuvre musicale mondialement reconnue de Tchaïkovsky, Casse-Noisette est un conte écrit par E.T.A Hoffmann. Je connaissais l’histoire de base, puisque cette dernière est populaire dans notre culture. Je me souviens notamment du film animé des années 1990, qui fait partie des films de mon enfance. C’est un classique que j’avais envie de découvrir depuis un moment déjà, et le Cold Winter Challenge est une bonne occasion pour le découvrir, d’autant plus en cette période de Noël.


Dans cette histoire, nous suivons une petite fille du nom de Marie Stahlbaum. Le soir de noël, elle se voit offrir une poupée et son frère, Fritz, des petits soldats. Leur oncle Drosselmeier offre alors à la fratrie un casse-noisette qui fascine Marie et pour lequel elle s’attache très vite. Alors que Fritz casse malencontreusement des dents et le menton du casse-noisette, bouleversant Marie, Drosselmeier, voyant l’attachement de Marie pour ce pantin de bois, le met sous sa protection. Lorsque vient l’heure d’aller se coucher, Marie reste un peu avec ses jouets afin de les admirer. Minuit sonne alors à la grosse horloge de l'habitation et les jouets jusqu'ici inanimés commencent à bouger...


Si l’histoire ne fut pas une surprise dans son ensemble, l’ayant déjà découverte à travers des films, elle n’en fut pas moins plaisante à suivre. Le style n’est pourtant pas loin d’être simple : l’écriture se replace bien dans son époque, avec un vocabulaire et des structures de phrases riches du XIXe siècle. La lecture n’est ainsi pas toujours aisée, surtout puisque cette histoire se présente comme un conte pour enfant, pour autant, je trouve à l’écriture un certain charme qui me rappelle les romans de la comtesse de Ségur.


Si ce conte n’a rien d’exceptionnel dans son ensemble, c’est une histoire fort divertissante et plein de féerie avec des descriptions enchanteresses où les couleurs et les goûts de Noël sont bien présents : l’arbre de Noël décoré d’or et d’argent, les friandises et sucreries, les nombreuses lumières… Un vrai conte de Noël qui nous plonge également dans un univers magique et envoûtant dans lequel les jouets s’animent et se lancent dans une bataille contre des rats et des souris, il y a une histoire de princesse, de malédiction, ainsi qu’un monde imaginaire aux saveurs gourmandes avec un royaume de chocolat et des paysages en friandises. C’est un plaisir de suivre Marie qui passe d’un monde à l’autre, faisant cohabiter son monde avec celui des jouets, plus gourmand, enfantin et déluré, et sa dévotion pour Casse-Noisette est touchante.


Les personnages sont typiques mais plaisant à découvrir et à suivre : nous avons Marie (connue sous le nom de Clara dans certaines versions), une petite fille avec un cœur noble, Casse-Noisette qui est laid d’apparence mais avec un grand cœur, un vieux bonhomme excentrique, Drosselmeier, qui détient les clés des secrets, un méchant aussi laid qu’effrayant qui se présente comme un rat à sept têtes ainsi qu’une bataille que livre Casse-Noisette qui doit affronter les dangers et tout mettre en œuvre pour se débarrasser du roi des rats, avec l’aide de Marie qui va tout faire pour l’aider à briser la malédiction qui pèse sur lui, ainsi qu’une morale qui est celle de « l’habit ne fait pas le moine », classique mais intemporel.


J’ai été saisie par le personnage du roi des rats et à quel point il pouvait se montrer effrayant, surtout dans un conte pour enfants. Il gratte, il s’infiltre partout jusque dans le lit de Marie, se manifeste sans qu’on le voit, laissant juste entendre sa voix menaçante.


Bien que court, j’ai été conquise par ce conte de noël, son univers, son intrigue et son ambiance. J’ai été un peu déconcertée par la fin, mais je comprends que l’auteur nous laisse le choix, et on se plaît à croire que tout s’est bien passé et qu’il ne s’agit pas d’une histoire sortie de l’imagination de Marie, comme le pensent les adultes de son entourage. C'est un voyage captivant que nous offre Hoffmann et par la-même, il nous donne un classique du conte de noël qui ravira petits et grands.





Mais les enfants devaient avoir été bien gentils et bien sages pendant l’année entière, car jamais leurs cadeaux n’avaient été aussi magnifiques que cette fois. Le grand pin au milieu de la table portait une foule de pommes d’or et d’argent ; des pralines et des bonbons de toute sorte en représentaient les boutons et les fleurs, et de beaux et nombreux jouets étaient suspendus à toutes les branches. Mais ce qu’il y avait de plus beau dans l’arbre merveilleux, c’était une centaine de petites bougies, qui brillaient comme des étoiles dans son sombre feuillage, et tandis qu’il semblait avec ses lumières, au dedans et au dehors, inviter les enfants à cueillir ses fleurs et ses fruits. Tout resplendissait riche et varié. Que de belles choses se trouvaient là, et qui pourrait essayer de les décrire ? Marie regardait les plus belles poupées, toutes sortes de charmants petits ustensiles de ménage ; et ce qui attirait le plus les yeux de la petite Marie, c’était une petite robe de soie qui pendait sur un petit piédestal élégamment ornée de délicieux rubans.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire