mardi 26 septembre 2023

Chambre 1408 - Stephen King.


« Dans une maison abandonnée ou dans le donjon d’un vieux château, votre incrédulité peut vous servir de protection. Dans la chambre 1408, elle ne fera que vous rendre encore plus vulnérable. »


Mike est écrivain et chasseur de fantômes. Non pas qu’il y croie lui-même, bien au contraire. Jusque-ici, rien n’est encore parvenu à vaincre son scepticisme. Rien, jusqu’à cette enquête qui le mène à l’hôtel Dolphin de New York, réputé pour sa tristement célèbre chambre 1408. Une chambre supposée hantée…


Je n’avais pas prévu de faire la catégorie sur la lecture commune pour le challenge, mais en découvrant les PAL des autres participants j’ai trouvé ce titre et j’ai voulu à tout prix l’ajouter à ma propre PAL. Cela faisait un petit moment que je voulais lire à nouveau Stephen King et une histoire du maître incontesté de l’horreur tombe à pile pour la saison.



Il s’agit d’une histoire courte dans laquelle nous suivons Mike, pas crédible ou impressionné pour un sou, et qui fait fortune en écrivant des livres où il relate ses visites dans des lieux paranormaux comme des châteaux, des maisons ou des cimetières. Pour son prochain livre, il s’attaque aux hôtels hantés et décide, pour cela, d’aller dormir dans la chambre d’un hôtel new-yorkais réputée hantée et dans laquelle ses précédents occupants ont trouvé la mort ou la folie.



Pendant la première partie de l’histoire, nous suivons Mike qui rencontre et écoute les nombreuses mises en garde d’Olin, le gérant de l’hôtel, qui fait tout pour convaincre Mike de ne pas mener son projet à terme et de faire demi-tour avant qu’il ne soit trop tard, lui racontant le passé de la chambre 1408 et les nombreuses tragédies vécues par les précédents occupants de la chambre mais aussi les mésaventures subies par le personnel qui vient nettoyer la chambre. Mort subite, accident peu de temps après, perte soudaine d’un sens. Tout porte à croire qu’il y a quelque chose de mauvais dans la chambre qui cause le malheur à celui ou celle qui foule son sol. Mike se borne pourtant, refusant d’y croire et déterminé à passer la nuit dans la chambre 1408 et c’est ainsi que nous abordons la seconde partie de l’histoire. Nous découvrons ensuite la chambre aux côtés de Mike. Si tout paraît anodin de prime abord, avec des détails étranges mais sans plus (par exemple des cadres penchés ou les murs d’un jaune un peu trop flamboyants), les étrangetés se multiplient [spoiler] les personnages des tableaux qui bougent, des appels téléphoniques effrayants, des hallucinations [/spoiler]. Très vite, on se sent oppressé en même temps que le personnage dans cette chambre où tout peut arriver.



Bien que je classe cette nouvelle dans le genre de l’horreur, je dois avouer qu’elle ne m’a pas vraiment fait frissonner, du moins en tant que lectrice car si j’avais vécu ce que le personnage principal a vécu, j’aurais été si traumatisée que des années de psy ne parviendraient à arranger. Encore que je n’aurais jamais mis les pieds dans cette chambre, voire même l’hôtel, même si l’on m’offrait tout l’or du monde. La façon de Stephen King d’effrayer son lecteur est ici subtile. Comme Mike, on ignore au début si c’est réel ou le fruit de son imagination. L’ambiance est oppressante et inquiétante. On se sent observé et étouffé. Sans avoir été effrayée, j’ai tout de même senti un certain malaise ainsi qu’un sentiment d’oppression.



Je trouve que Stephen King a su balancer l’histoire et son personnage parfaitement entre la folie et le « surnaturel ». À la fin, nous ne pouvons pas trancher si ce qui s'est passé dans cette chambre est dû à la folie de Mike ou quelque chose se cache bien entre ces murs. Peut-être un peu des deux, qu’il y a quelque chose de foncièrement mauvais et dérangeant qui joue beaucoup sur la psychose des personnages pour les mener à la folie puisqu’on ignore avec certitude si ce que Mike a vu est réel ou le fruit de son imagination [spoiler] que la personne que Mike a croisé quand il a fui la chambre s’est retrouvé étrangement attiré par la chambre et qu’il y serait entré si Mike ne l’en avait pas empêché [/spoiler].



Je suis assez mitigée concernant cette nouvelle. D’un côté, j’apprécie le fait que cette histoire d’horreur repose sur une atmosphère oppressante qui joue sur la psychologie, sans jumpscare ou montre sanguinolent ou mauvais esprit, d’un autre côté je m’attendais à être plus effrayée, à ce que le mal qu’abrite la chambre soit plus concret, que d’autres manifestations apparaissent un peu selon la façon d’agir de l’hôtel Overlook dans Shining qui jouait sur les craintes de sa victime et qui causait des manifestations maléfiques. J’ai eu un sentiment de trop peu avec Chambre 1408. Certes, Stephen King nous prouve qu’il n’a pas besoin d’écrire une longue histoire pour effrayer son lecteur, mais l’histoire a été trop courte pour que je me mette à angoisser.



En résumé, c’est une histoire qui se laisse lire, d’autant plus qu’elle est courte, et qui parvient à créer un sentiment de malaise et d’oppression avec efficacité. Pour autant, elle reste assez oubliable et ce n’est pas avec ce titre que je conseillerais pour découvrir Stephen King.


« Vous aurez quelque chose à redouter. Parce qu’il n’y a pas de fantômes, dans la chambre 1408, et il n’y en a jamais eu. Il s’y trouve par contre quelque chose, une chose dont j’ai moi-même ressenti la présence, mais il ne s’agit pas d’une présence spirituelle. Dans une maison abandonnée ou dans le donjon d’un vieux château, votre incrédulité peut vous servir de protection. Dans la chambre 1408, elle ne fera que vous rendre encore plus vulnérable. »

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