lundi 18 septembre 2023

Ma vie posthume - Hubert et Zanzim.



Emma Doucet, vieille dame au fichu caractère, se laisse vivre depuis le décès de Pierre, son mari tant aimé. 

Un beau jour, dans son salon, elle reçoit une balle tirée d'on ne sait où ! Emma se relève de sa chute dans un drôle d'état : morte. Mais pas sous forme de spectre ou d'esprit ! En fait, mis à part un trou dans sa maigre poitrine et quelque chose de différent dans son regard, pas grand-chose n'a changé... 

Pour passer le temps qui ne lui est désormais plus compté, Emma se remémore le passé et se pose des questions : pourquoi son cher mari n'est pas revenu lui aussi ? Qui a bien pu la tuer ? Et que vont dire les voisins ?




Si la vie n’est pas un long fleuve tranquille, la mort l’est encore moins. C’est ce qu’Emma Doucet va découvrir.


Emma Doucet est une vieille dame de caractère. Veuve, elle vit seule dans sa grande maison avec ses regrets et ses souvenirs, à l’exception de sa femme de ménage qui vient quotidiennement. Un jour cette dernière, excédée par son tabagisme qui fragilise sa santé, met son paquet de cigarettes hors de sa portée. Emma n’a que faire de sa santé, elle se sent en forme et elle entend bien en griller une. Alors qu’elle récupère son butin, avec l’aide d’une échelle, elle fait une mauvaise chute et se réveille… morte ! Emma découvre avec stupeur son état de non-morte mais aussi une blessure par balle dans son dos. Pas de doute, elle a bien été assassinée. Emma continue de vivre sa « non-vie » comme elle l’entend tout en menant son enquête. Pourquoi l’a-t-on assassiné ? Pourquoi vit-elle après sa mort et y-a-t-il d’autres personnes comme elle ? Et, à force de fouiller, Emma va déterrer bien plus que des cadavres, mais des secrets bien gardés…


Alors qu’Emma mène son enquête, nous découvrons en parallèle sa vie alors qu’elle se replonge dans les souvenirs de son passé. Sa famille, sa rencontre avec celui qui est devenu son mari, la guerre. J’ai pris plaisir à faire connaissance avec cette dame, qui nous paraît d’abord acariâtre, et découvrir sa vie et apprécier la femme de caractère, celle qui est libre et forte, mais qui a aussi ses blessures.


Pour être honnête, quand j’ai lu la quatrième de couverture la première fois, je m’étais attendue à une histoire de fantôme. Il n’en est rien. Il est ici plutôt question de zombies. Je n’aime pas les histoires de zombies habituellement, mais je fais exception avec Ma vie posthume car c’est une BD réussie et parce que nous n’avons pas affaire ici à des zombies avides de chair fraîche mais de morts, certes en décomposition pour certains, mais qui revendiquent le droit de vivre et de profiter de leur mort en toute tranquillité et comme ils le souhaitent. Au final, cette histoire de zombie est un prétexte sympathique pour apporter une réflexion sur la vieillesse, le deuil, la mort et le temps qui passe. C’est aussi une jolie petite histoire d’amour, quand on y pense, que les années et la mort ne parviennent à faner. J’ai été sensible au couple formé par Emma et son mari.


Dans sa globalité, c’est un récit loufoque. Il mêle l’humour et le macabre, un peu à la façon des Noces Funèbres de Tim Burton, bien que les similitudes s’arrêtent là. Pour autant, c’est un récit qui sait se prendre au sérieux malgré le ton loufoque sur fond de magouille politique sur fond de construction immobilière, dénonciation écologique, urbanisation et jeux de pouvoir et d’argent, ce qui corse l’intrigue tout en lui donnant du rythme.


C’est une histoire sympathique que nous proposent les auteurs. Pour autant, ce n’est pas le coup de cœur que j’ai eu avec leur autre œuvre, Peau d’Homme. Il m’a manqué un je-ne-sais-quoi pour rendre l’histoire plus intéressante à mes yeux et plus inoubliable. Je pense que la fin a été expéditive, mais plus que ça il m’a manqué quelque chose pour me rendre cette lecture inoubliable. Ce n’est pas une déception pour autant et ce fut une découverte bien sympathique dont je retiendrais surtout le mélange entre humour et macabre, l’héroïne au caractère bien trempé et une histoire d’amour que même la mort ne peut faner.

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