dimanche 20 septembre 2020

L'année du loup-garou - Stephen King.


Quand arrive la pleine lune, une peur sans nom s'empare des habitants de Tarker Mills, petite bourgade tranquille nichée au creux des profondes forêts du Maine. Tous entendent, derrière la plainte du vent, des grondements de fauve auxquels se mêlent encore les échos d'une voix humaine. Le monstre est là. Qui tuera-t-il ? L'horreur commença en janvier sous la lueur glacée de la pleine lune. Un premier hurlement insoutenable déchira la nuit. C'était le début de "L'année du loup-garou".



Après ma lecture de Ça, je m'étais dit que ce ne serait pas ma dernière lecture de Stephen King. Si je suis assez courageuse, j'attaquerai le pavé que représente Salem, qui trône dans ma bibliothèque depuis des années. En attendant, voici un roman assez court et illustré dans lequel Stephen King se penche sur le mythe du loup-garou...

La structure du roman est assez simple, chaque chapitre correspond à un mois de l'année, de janvier à décembre où le loup-garou s'en prend aux habitants de la ville de Tarkers Mills. Il y a d'abord un cheminot, puis une jeune fille fleur bleue, et d'autres s'ajoutent au tableau. Chaque cycle de pleine lune signe l'arrêt de mort pour une malheureuse victime, jusqu'au soir du 04 juillet, où le jeune Marty voit la bête de près... et survit à cette rencontre.

Comme évoqué précédemment, L'année du loup-garou est un roman court. Le livre est plutôt fin, et les "chapitres" ne sont pas très longs, entre 3 et 5 pages pour les premiers chapitres, comme des sortes de mini-histoires où Stephen King nous présente vaguement la victime avant de décrire l'arrivée du loup-garou puis l'attaque. Rapide, simple mais efficace ! Les chapitres s'allongent au fur et à mesure que nous avançons dans l'année et dans l'histoire. Que les chapitres soient courts ou longs, Stephen King parvient à faire planer la menace en quelques lignes... l'évocation de la lumière presque aveuglante de la lune, l'ombre du loup-garou qui n'est jamais loin, son hurlement triomphant, puis la population dont la peur grandit au fil des mois. Ce qui ne ressemblaient qu'à des attaques isolées devient une véritable menace. La terreur plane au sein de cette petite ville du Maine, on croit à un tueur en série, on prend à la plaisanterie l'hypothèse du loup-garou, jusqu'à ce que le courage de la victime s'envole lorsqu'elle est confrontée au loup. Après des mois de terreur, les habitants réalisent qu'il est temps pour eux d'agir et d'organiser des battues. Bientôt, il n'y a plus aucun doute : la Bête est parmi eux... mais qui est-elle ?

Bernie Wrightson - L'année du Loup-garou | Garou, Loup garou, Dessin bd
On peut être loup-garou et avoir envie
d'aller à l'église !
L'histoire en elle-même est donc assez assez classique : un loup-garou sévit dans une petite ville (du Maine bien évidemment, si l'on connaît bien le Maître King) et les habitants n'y croient pas, jusqu'au jour où... même si le scénario n'a rien d'original, Stephen King parvient tout de même à captiver ses lecteurs.trices. Néanmoins, le plus intéressant dans l'ouvrage n'est pas seulement la menace de la Bête, mais le tableau de la ville de Tarkers Mills dans lequel l'auteur nous plonge dans la vie quotidienne des habitants de cette petite ville et nous montre leurs petites habitudes, leurs vices aussi, avec talent et simplicité.

C'est un récit qui se lit assez rapidement dans lequel Stephen King a su mettre en place une ambiance sombre, plombante et froide. Rien de bien traumatisant et à nous donner des cauchemars la nuit, mais pas non plus un récit à mettre dans les mains d'un jeune public, car l'histoire est délicieusement frissonnante. On ressent toute la menace de la lune, sa lumière brillante mais inquiétante, on devine le loup qui rôde et le danger qui plane, sans oublier les illustrations effrayantes et parfois sanglantes, qui donnent une autre dimension au récit. J'aurais toutefois apprécié que ces illustrations se soient situées après l'attaque du loup, certaines étaient au début du récit et spoilaient l'événement à venir. Aussi efficace ce récit soit-il, je n'aurais pas été contre un récit plus étoffé et approfondit pour rester plus longtemps dans cette traque au loup et la peur croissante des habitants, afin de mieux frissonner !

La fin peut paraître précipitée, ou plutôt manquant de suspense car on peut deviner assez facilement comment l'intrigue va se terminer mais l'auteur a fait le choix de nous dévoiler l'identité de la Bête avant la fin, pour mieux découvrir la psychologie du personnage et comment ce personnage a pu devenir le loup. C'était plutôt intéressant à découvrir [spoiler] le fait qu'il ignore d'abord être la Bête et se réveille avec du sang séché et ses vêtements déchirés, avant de s'en rendre compte, mais de se dire que c'est la volonté de Dieu. Son dernier meurtre où il s'en est pris à un homme coupable d'adultère l'illustre bien, comment ce personnage décide de punir à sa façon ceux qui ont péchés [/spoiler] ainsi que les manigances de notre héro pour découvrir qui est le loup-garou et comment se défendre. J'ai d'ailleurs beaucoup apprécié le héro, Marty, et l'initiative de l'auteur de mettre en scène un personnage handicapé en duel contre le loup-garou, et celui qui en viendra à bout, la preuve qu'on peut être en fauteuil roulant et botter les fesses d'un monstre ! C'est un jeune garçon courageux et capable, et j'ai aimé sa complicité avec son oncle Al.

Il ne s'agit certainement pas du meilleur King (on ignore le fait que je n'ai lu que deux ouvrages de l'auteur, ahem) mais l'auteur s'en est tout de même bien sorti et j'ai pris plaisir à découvrir sa revisite du mythe du loup-garou. Si le résultat n'a rien d'exceptionnel ou d'inoubliable, ce récit reste tout de même assez plaisant, et l'on découvre avec plaisir les illustrations qui accompagnent le texte, et je pense que L'année du loup-garou pourrait très bien convenir pour une première lecture du maître incontesté de l'horreur, surtout si on a des appréhensions !


Une chose inhumaine s'est abattue sur Tarkers Mills, invisible comme la pleine lune qui vogue tout en haut du ciel ténébreux. Elle a nom loup-garou, et sa survenue présente n'a pas plus de raison d'$etre que n'en aurait celle d'une épidémie de cancers, d'un assassin psychotique ou d'une tornade meurtrière. Son temps est venu, simplement, et le sort lui a fait choisir pour théâtre cette banale bourgade du Maine où l'événement de la semaine est le repas collectif dont les places vendues à l'encan servent à financer les œuvres de la paroisse [...] Dehors, la neige recouvre peu à peu les traces de la créature. Le vent crie d'une voix déchirante qui évoque des hurlements de plaisir. Mais d'un plaisir sans âme, sans Dieu, sans soleil - jouissance de gel opaque et d'hiver ténébreux. 
Le cycle du loup-garou a débuté.

1 commentaire:

  1. re coucou Marion

    Ah Stephen King,de nombreux et bons romans dont de belles adaptations à la télé et au cinéma
    bon w end à venir
    A+ du troubadour Emmanuel

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